I - PSYCHOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE GNOSTIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Conférence sur la Tolérance
Aujourd’hui, mes inestimables frères, nous allons parler de la Tolérance. Par exemple : si quelqu’un veut assassiner un membre de notre famille (un fils ou un frère), notre réaction, à ce moment-là, doit être de défendre le fils qui est attaqué, de défendre le frère. En tant que chefs de famille, nous devons savoir répondre. Mais si nous disons : « Non ! Je ne brandirai pas d’arme contre qui que ce soit » et si nous disons au bandit qui est en train d’assassiner notre fils, ou en train de violer notre fille « Je te bénis, mon fils, je te pardonne tous les crimes que tu commets » ; alors là, nous poussons la tolérance à l’extrême et il est évident que nous devenons aussi complices de ces crimes.
Si un homme a une épouse et que des bandits viennent la violer et qu’il réponde en disant : « Que Dieu vous bénisse ! » que direz-vous d’un tel homme ? Ce serait une « chiffe molle » qui ne sert à rien. De toute évidence, c’est de la tolérance poussée à l’extrême ; ce qui nous rend complice du délit. Si on est chargé de prendre soin d’un enfant et que quelqu’un veuille le malmener et que la seule chose que nous sachions faire est de tourner le dos aux malfaiteurs (à ceux qui viennent malmener l’enfant) c’est de la complaisance avec le délit et rien de plus.
On a dit beaucoup de choses contre les armes dans les différentes écoles de type ésotérique ou pseudo-ésotérique ; en fait, tout cela dépend du niveau de compréhension, parce que les armes elles-mêmes s’avèrent utiles quand elles sont nécessaires.
Prenons un exemple : supposons que quelqu’un vienne malmener la mère d’un garçon. Pour se conformer aux enseignements, ce garçon va-t-il permettre que l’on assassine sa mère ? Pour un tel motif ne serait-il pas capable d’avoir recours à une arme pour défendre la vie de celle qui l’a mis au monde ? Où va-t-il bénir rien de moins que ceux qui veulent assassiner sa propre mère ? Il est évident que si (dans ce cas) il devient tellement tolérant qu’il en arrive à bénir ceux qui viennent assassiner l’auteur de ses jours, alors, c’est un lâche et il se convertit en complice du délit. Il doit, à ce moment-là, avoir recours aux armes et, s’il n’y a rien d’autre à faire, alors, il doit la défendre. Sinon, il prendrait du karma pour ne pas l’avoir défendue.
Maintenant, si on suit vraiment « le Sentier en lame de Rasoir », on doit embrasser le fouet du bourreau, rendre le bien pour le mal, bénir ceux qui nous persécutent et, s’ils nous frappent sur la joue droite, on doit tendre la joue gauche pour qu’ils nous aident plus.
Ceci est un peu dur, c’est clair ; mais quand on a pris la décision de vivre sur le « Sentier en lame de Rasoir » et qu’on cherche l’Autoréalisation Intime de l’Être, on veut suivre les ordalies rigoureuses de l’Initiation, et ça c’est différent.
Mais, s’il y en a qui viennent outrager notre petite sœur, notre femme, nos fils, les enfants dont on a la charge, s’ils viennent les assassiner, va-t-on traiter les bandits comme des frères ? Va-t-on leur prodiguer de l’affection comme à des frères ? Ce serait absurde, n’est-ce pas ? Le mieux, dans ce cas-là, c’est d’avoir recours à la défense, d’accomplir son devoir, de mourir sur le champ de bataille si c’est nécessaire.
Une fois, on a posé cette question à Krishnamurti et, franchement, il n’a pas su y répondre avec exactitude. « Si tu te promenais avec une sœur (lui a-t-on dit) et que soudain quelqu’un lui fasse du mal, que ferais-tu ? ». Il répondit qu’il attendait que cela se produise pour voir ce qu’il ferait ; qu’il attendait que cela se produise réellement. Bon, il s’en est sorti en prenant la « tangente » ; la réponse aurait dû être plus concrète ; la réponse aurait dû être qu’il l’aurait défendue comme il se doit. Je ne suis pas en train de préconiser la violence, non. Je suis en train de signaler jusqu’où peut être préjudiciable le vice, par exemple, de la tolérance poussée à son extrême, de la tolérance convertie en vice, parce qu’une vertu, aussi belle soit-elle, au-delà d’une certaine limite, se convertit en vice, en défaut.
Ainsi, par exemple, la Kabbale nous parle des Séphiroths et de leurs vertus, mais elle nous parle aussi des « Kliphos » qui ne sont pas autre chose que les Séphiroths inversés, les antithèses des vertus qui personnifient les Séphiroths, l’envers de la médaille, etc.
Ainsi donc, mes chers frères, ce qu’il nous faut, c’est de la compréhension, nous sortir de tant de codes modernes d’éthique et agir de façon différente.
Il existe, par exemple, au Tibet, un livre spécial d’action des Initiés (nous le qualifierons « d’éthique », bien que là-bas, on ne connaisse pas ce mot. Ce n’est pas un code d’éthique, mais il est certain que cela va au-delà du bien et du mal. N’oubliez pas que dans tout ce qui est bon, il y a quelque chose de mauvais et que dans tout ce qui est mauvais il y a quelque chose de bon ; n’oubliez pas que dans l’encens de la prière se cache aussi le délit. Le délit s’habille en martyr, en apôtre et il va même jusqu’à officier dans les temples les plus sacrés. De sorte qu’il y a beaucoup de vertu chez les méchants et beaucoup de méchanceté chez les vertueux ; il existe le bien du mal et le mal du bien).
Au Tibet, je le répète, il existe un livre très spécial pour les Initiés, un livre d’action unique. Beaucoup de façons d’agir de ces Initiés nous surprennent ; elles ne correspondent pas (tout à fait) avec la façon d’être que nous avons ici, dans le Monde Occidental. Ici, il y a un dicton qui dit : « Ne faisons pas de bonnes choses qui paraissent mauvaises, ni de mauvaises qui paraissent bonnes » ; mais les Tibétains ne se laissent pas conditionner mentalement par un pareil dicton : ils agissent de telle manière qu’ils surprennent nombre d’entre nous. Les Initiés du Tibet n’agissent pas selon les codes qui existent sur le bien et sur le mal, mais selon ce que leur dicte leur propre Conscience, ce qui est différent.
Plus nous nous libérerons de tant et tant de codes d’éthique, plus nous deviendrons individuels et plus nous serons à même de comprendre la nécessité de dissoudre l’Égo, le « moi-même », le « soi-même ». Car le « Moi », comme je vous l’ai dit, est un livre qui a beaucoup de tomes, un livre qu’il nous faut étudier, parce qu’il n’est pas possible de dissoudre l’Égo, le « moi-même » sans l’avoir compris intégralement, totalement.
C’est sur le terrain de la vie pratique que nous devons nous autodécouvrir. Les erreurs que nous portons en nous, émergent précisément dans la vie pratique et si nous nous trouvons en état d’alerte, alors nous les découvrons tels qu’ils sont. Un défaut découvert doit être compris intégralement au moyen de la technique de la méditation. Une fois compris, il doit être éliminé avec le pouvoir serpentin annulaire qui se développe dans le corps de l’ascète, c’est-à-dire avec le pouvoir de Devi Kundalini.
À mesure qu’on avancera dans la désintégration de l’Égo, la Conscience deviendra de plus en plus forte et, à la fin, se trouvera établi, pour ainsi dire, à l’intérieur de soi-même, un Centre de Gravité Permanent, un Centre d’Individualité authentique qui nous libérera totalement des actions et des réactions qui proviennent du monde extérieur. Mais, il faut créer ce Centre de Gravité Permanent à l’intérieur de soi-même et ce n’est possible qu’en dissolvant l’Égo. En créant (je le répète) ce Centre de Gravité, nous obtiendrons l’Individualité. Mais pour le moment, nous ne sommes pas des sujets individuels, nous sommes des machines contrôlées par des « Mois » ; tout le monde joue avec nous, nous n’avons pas d’Individualité authentique.
Quand nous aurons dissous l’Égo, le « moi-même », nous découvrirons avec un étonnement mystique qu’il y a quelque chose qui ne peut pas être dissous et ce « quelque chose » est odieux pour les gens de toutes les religions. Je me réfère au Satan biblique (ce nom horrifie naturellement beaucoup de gens. Nous connaissons bien le rôle qu’a tenu le Diable dans l’Ancien Testament). Mais nous autres, nous devons le comprendre. Ce Diable qui nous fait si peur est le moins nuisible, comme a dit Goethe, dans un de ses poèmes (ce sont les paroles qu’il prête à Dieu) : « De tous ceux de ton espèce, rebelles soumis à ma loi, c’est toi le moins nuisible et le moins préjudiciable ». Que Méphistophélès (Satan) soit le moins nuisible et le moins préjudiciable ? Cela paraît incroyable ! N’est-ce pas ? Pourtant toute la gent religieuse pense que (précisément) Satan est le plus nuisible et si nous nous prononçons en faveur de Satan, ils vont nous déclarer « satanistes », « mages noirs », « sorciers », « envoûteurs », « gens maudits », etc. (ainsi va l’humanité).
Cependant, rappelez-vous que Satan est l’ombre de l’Éternel. Il est possible de dissoudre l’Égo, de le réduire en poussière, mais Satan, nous ne pouvons pas le dissoudre parce qu’il est l’ombre de l’Éternel. Si nous marchons dans une rue, nous projetons notre propre ombre, n’est-ce pas ? (à cause de la lumière du Soleil). Ainsi, l’Éternel projette aussi son ombre en chacun de nous.
Souvenez-vous que chacun de nous a une Étincelle Divine, Virginale, Ineffable (qui est notre Logos Intime, notre Séité). Elle projette son ombre dans notre psyché et cette ombre est précisément Satan, Méphistophélès, qui est Xolotl chez les Aztèques, le Lucifer de notre Seigneur Quetzalcóatl.
Réfléchissons, mes chers frères. Ce Satan, l’ombre de l’Éternel en chacun de nous, doit être transformé en Lucifer. De toute évidence, Lucifer est « le Porteur de Lumière », « l’Étoile brillante du Matin » et aussi « l’Étoile brillante du Soir ». Nous devons, donc, transformer le Diable en Lucifer. Quand nous voyons (dans les mondes supérieurs de la Conscience Cosmique) notre propre Diable, nous comprenons la nécessité de le transformer. Le Diable de n’importe quel profane, l’ombre méphistophélique (pour parler comme Goethe) de n’importe quel individu, est noire comme le charbon ; et il est clair qu’il en sort un feu sinistre (c’est le Fohat diabolique). Mais, voilà ce qui est grandiose : transformer, convertir cette ombre noire, ce Diable en Lucifer ; c’est possible quand nous éliminons l’Égo animal, quand nous détruisons les « éléments inhumains » que nous portons en nous. Alors, cette ombre de l’Éternel peut revêtir la Tunique de Gloire et se convertir en Archange de Lumière.
N’oubliez pas que Lucifer a pouvoir sur les Cieux, sur la Terre et sur les Enfers. Dans les Cieux, les anges lui obéissent ; sur Terre, il fait trembler les humains et, dans les Enfers, les démons. Lucifer est donc le Prince de la Lumière, l’Archange de la Gloire.
Quant à nous, je le répète, nous devons convertir le diable en Lucifer, modifier cet aspect noir et ténébreux de l’ombre de l’Éternel, le blanchir pour le rendre pur et parfait ; l’embellir grâce à la dissolution de l’Égo animal. Si nous procédons ainsi, la récompense sera grandiose : il nous accordera l’immortalité, il nous rendra réellement forts, parce que, aujourd’hui, nous sommes réellement faibles, absolument faibles ; nous sommes victimes des autres, tout le monde joue avec nous et, malheureusement, nous ne voulons pas comprendre que les autres jouent avec nous. Nous sommes victimes des autres et nous ne le savons pas ; nous nous croyons puissants, alors que nous ne sommes que de misérables bouts de bois, emportés dans la mer tumultueuse de l’existence.
Je vous invite donc, mes chers frères, à dissoudre l’Égo dans le but de blanchir votre propre démon, votre Xolotl ; pour le convertir en Prince de la Lumière, en Seigneur qui a pouvoir sur les Cieux, sur la Terre et sur les Enfers.
Réfléchissez donc, devenez plus individuels.
Question. Maître, on a toujours vu des personnes qui veulent rétablir la paix entre deux individus qui se disputent. Pour un étudiant gnostique, est-il juste d’intervenir de quelque manière que ce soit, au moyen de la prière ou d’un rite ?
Maitre. Chacun est ce qu’il est. La discorde existera tant que chaque personne portera (à l’intérieur d’elle-même, dans sa psyché) les « éléments » qui provoquent des conflits. Il est évident que tant que la discorde existera en nous-mêmes, elle existera également à l’extérieur de nous. Alors, il s’avère inutile que nous essayions d’apaiser les autres ; ils continueront à se disputer, parce qu’ils portent en eux la discorde. Il est absurde que nous essayions, par des pratiques occultes et magiques, de faire cesser la dispute entre deux personnes. Ceci ne servira à rien, car elles pourraient cesser de se disputer sur le moment et après recommencer. La vérité est que nous devons être nous-mêmes ; nous devons être plus « autoréfléchis », plus individuels, ne pas nous identifier avec de telles scènes, vivre pour nous autodécouvrir. Voilà ce qui est important.
Question. Cette attitude ne serait-elle pas, jusqu’à un certain point, égoïste ? Parce qu’à la suite de la discussion ces deux personnes pourraient en venir à s’entretuer et qu’une intervention extérieure pourrait l’éviter.
Maitre. Quelquefois, notre intervention peut servir, d’autres fois non. La crue réalité des faits est que la dispute, la discorde, existe en chacun de nous et, tant qu’elle continuera à exister, les conflits continueront. Personne ne nous a transformés en policiers pour aller régler les bousculades d’autrui. Les choses étant comme elles sont, la seule chose que nous pouvons et que nous devons faire est de veiller sur nous-mêmes, d’éliminer nos propres erreurs. Nous ne pouvons pas éliminer les erreurs des autres ; chacun est ce qu’il est, nous ne pouvons changer personne. Nous pourrions les admonester, mais ce n’est pas suffisant pour que les autres changent. Par exemple, je suis ici en train de vous parler, mais je ne pourrais pas vous changer ; c’est vous qui devez changer par vous-mêmes. Ainsi, nous ne pouvons pas non plus jouer le rôle de policier ici, là ou ailleurs. Chacun doit répondre de ses propres actes.
Question. Maître, que pouvez-vous nous dire sur l’affection ? C’est quelque chose que tous les êtres humains possèdent naturellement. Certains sont même capables de vouer leur vie à un être cher et ils utilisent aussi certains moyens d’expression pour manifester cette affection, cet amour. Ces petites marques d’affection démonstratives entre les enfants ou entre les époux, etc., ont-elles lieu d’exister ?
Maitre. L’amour est grandiose, mais il y a un dicton espagnol qui dit : « Ce sont les actes qui fondent l’amour et non les bonnes intentions ». J’ai connu des foyers très affectueux qui se sont décomposés du jour au lendemain. Il y a peu de temps, j’en ai connu un, apparemment très heureux. Dans ce foyer, tous les enfants étaient affectueux avec leurs parents, mais ce foyer n’existe plus : l’homme et la femme ont divorcé, et les enfants vont les uns d’un côté et les autres de l’autre (et ils étaient très affectueux !).
En général, les marques d’affection dégénèrent en luxure, elles ne servent à rien. N’oubliez pas que le cœur est aussi un centre érotique. Le mieux, c’est l’amour, et l’amour n’accepte pas les marques d’affection. L’amour est pur, merveilleux, beau et désintéressé ; l’amour se démontre dans les faits.
À quoi cela sert-il qu’un homme répète à sa femme : « je t’aime », « je t’adore », s’il ne lui donne rien, pas même pour le quotidien ? À quoi servent tant de baisers, tant d’étreintes et de choses de ce style, si l’homme ne se préoccupe pas de savoir si sa femme a de quoi s’acheter une paire de bas ou a de quoi se vêtir ? C’est ça l’amour ? Au lieu de tant de baisers, de tant de caresses, d’étreintes, etc., il vaut mieux qu’il lui donne des vêtements, qu’il lui paie ses factures, c’est-à-dire qu’il lui assure son quotidien, qu’il accomplisse ses devoirs, qu’il ne la traite pas mal, qu’il ne la frappe pas, qu’il ne lui tire pas les cheveux, qu’il ne lui fasse pas de mal. « Ce sont les faits qui comptent et non les bonnes intentions ». Indubitablement, « il est aussi mauvais d’être rigide que d’avoir l’échine en caoutchouc ».
Il est bon que l’homme soit naturel avec sa femme et que la femme soit naturelle avec son mari ; mais tous ces foyers où existent tant et tant de baisers et d’étreintes et de choses de ce genre (en un mot, tant de marques d’affection) finissent mal et ceci nous l’avons constaté dans la pratique.
J’ai vu des foyers où tout était pure affection et qui, aujourd’hui, n’existent plus et j’ai vu des foyers où l’homme n’est pas ainsi. Il n’a pas « une échine en caoutchouc » mais il n’a pas non plus le cœur dur ; il n’est pas affectueux, mais il sait accomplir ses devoirs ; son amour, il le démontre dans les faits, avec simplicité et tact. Ces foyers vont très loin, ils ne meurent jamais ; seule la mort les détruit, ce qui est très naturel.
Surveillons nos propres actes. D’où naissent les affections et que sont les marques d’affection ? Les marques d’affection ont pour base la luxure, ce sont des vices. Le cœur est aussi un centre érotique qui conduit inévitablement à l’abus sexuel ; tous ces sentimentalismes d’hommes et de femmes dégénèrent en fornication, en luxure, en morbidité. De sorte que les marques d’affection sont le résultat, le produit de la luxure. L’amour est plus beau, plus pur, c’est comme un nouveau-né, il ne cherche rien pour lui mais tout pour l’être aimé ; il n’inclut pas l’affection, mais il sait accomplir son devoir. Il se démontre par des faits et pas simplement avec les vaines paroles insipides d’un bavardage ambigu.
Celui qui promet à la pauvre dame de ses rêves toutes les richesses du monde alors qu’il n’en a pas, qui lui promet de mettre le ciel à ses pieds, s’avère, en général, totalement fourbe ; par contre, ces hommes qui ne promettent pas beaucoup de choses aux femmes, mais qui les accomplissent, qui veillent sur elles, qui ne les abandonnent pas, s’avèrent évidemment, admirables.
La même chose se produit par rapport à la femme. Celles qui sont très câlines, très cajoleuses, et enfin, qui donnent beaucoup de marques d’affection font presque toujours porter de belles cornes à leur mari. Les femmes qui ne sont pas câlines, qui accomplissent leurs devoirs, qui font quotidiennement toutes leurs tâches ménagères avec beaucoup de diligence, qui veillent sur leurs enfants, qui prennent soin de leur mari, sont indubitablement de magnifiques épouses, fidèles et sincères, incapables de trahir ; mais celles qui sont très cajoleuses, sentimentales, prodigues en marques d’affection finissent par faire porter une belle paire de cornes au pauvre homme.