I - PSYCHOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE GNOSTIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Désintégrer l'égo : Les Réévaluations de l’Être
Indiscutablement, l’Autoréalisation Intime, les Réévaluations de l’Être causent une joie profonde. Assurément, de telles Réévaluations sont fondamentales et revêtent des caractéristiques transcendantales d’Éternité.
Évidemment, nous devons faire une distinction entre ce qu’est l’ÊTRE et ce qu’est le NON-ÊTRE de la Philosophie. Indiscutablement, le Moi Psychologique n’est pas l’Être ; mais les gens confondent le Moi, le moi-même, avec l’Être.
Il est nécessaire de savoir que le Moi psychologique a un début et qu’il a une fin (il est évident que tout ce qui a un début doit avoir une fin). Ainsi donc, le Moi n’est pas éternel.
Nous devons nous intéresser, avant tout, à ce qui, par contre, est éternel (qui est l’Être). Mais, nous devons ÉLIMINER CE QUI N’EST PAS ÉTERNEL. Nous devons désintégrer l’EGO.
Évidemment, cet Égo n’est rien de plus que le résultat de toutes nos erreurs, de toutes nos aberrations, nos vices et nos passions. L’Égo est sans nul doute un paquet, dirons-nous, de défauts : colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise, etc.
« Même si nous avions mille langues pour parler et un palais d’acier, nous ne parviendrions pas à énumérer en détail tous les défauts psychologiques que nous possédons ». Dans leur ensemble, ils constituent le soi-même.
L’Égo ne peut évidemment pas nous donner l’authentique Félicité, puisque lui-même est le résultat de l’erreur. S’il ne provenait pas d’erreurs, le Moi n’existerait pas. Non seulement nous commettons des erreurs dans le présent, mais nous les avons aussi commises dans le passé et il est clair que les erreurs du passé tendent à se projeter vers le futur, à travers le couloir du présent.
Dans des vies antérieures, chacun de nous a commis de lamentables méprises, de lamentables erreurs, et celles-ci n’ont pas disparu, nous les portons au fond même du Subconscient. Et le pire, je le répète, c’est qu’elles veulent se réactualiser dans l’heure présente pour se projeter dans le futur.
Nous sommes tous lamentablement conditionnés par nos propres erreurs ; nous n’avons pas encore appris À NOUS OUVRIR AU NOUVEAU : quand quelque chose se présente à nous, quand quelque vérité sort à notre rencontre sur le bord du Chemin, nous ne savons pas la recevoir comme quelque chose de nouveau, mais, immédiatement, nous faisons appel à ce que nous avons accumulé dans le Mental, dans le but, bien sûr, d’interpréter ce qui s’est présenté à nous.
C’est-à-dire que nous ne sommes pas capables de voir la chose telle qu’elle est en elle-même, mais qu’il nous faut l’interpréter à notre façon, selon nos profondeurs psychologiques, selon nos préjugés, nos idées préconçues et nos conditionnements. Nous ne sommes, en aucune manière, capables de nous ouvrir au nouveau avec un Mental pur, intègre, spontané et parfait.
Nous sommes malheureusement CONDITIONNÉS PAR L’ERREUR ; nous sommes, lamentablement, conditionnés par nos propres défauts ; chacun de nous a une caractéristique spéciale, pleinement spécifiée par quelque défaut de type psychologique. Chacun de nous est, pour ainsi dire, aveuglé par quelque jugement de type très erroné.
Nous n’avons absolument pas acquis la capacité de voir les choses de façon nouvelle. Malheureusement, nous portons à l’intérieur de nous beaucoup d’anciennes erreurs et cela nous conditionne défavorablement.
Il est nécessaire, mes chers frères, d’avoir un Mental plus élastique, plus ductile ; un Mental qui s’ouvre toujours aux vérités nouvelles ; un Mental perspicace, compréhensif, intègre.
Il est urgent, avant tout, que nous LIBÉRIONS LE MENTAL (car celui-là, malheureusement, est placé dans le moule de tant et tant d’« hier »). Il nous faut le libérer de ces moules, de ces formules du passé ; il nous faut convertir le Mental en instrument merveilleux qui puisse recevoir les grandes vérités.
Aujourd’hui, mes chers frères, nous sommes tous formés par l’erreur ; nous sommes le produit de nombreuses méprises et, le plus grave, c’est que nous ne voulons pas voir nos propres erreurs, nous ne voulons pas voir nos propres méprises. Chacun de nous glisse dans l’erreur, vit dans l’erreur et meurt dans l’erreur.
Si nous comprenions tout cela, si nous étions donc capables d’éliminer les éléments indésirables que nous portons à l’intérieur de nous, la vie serait très différente. Mais, nous ne voulons pas voir nos propres erreurs, nous trouvons malheureusement toujours des justifications pour n’importe quelle mauvaise action.
Nous sommes comme Pilate : nous vivons sans cesse en nous lavant les mains et en disant : « Non, ce n’est pas ma faute… ». Nous ne voulons jamais reconnaître nos erreurs ; nous ne sommes jamais coupables.
Il convient, mes chers frères, qu’en arrivant à la fin de cette année nous devenions plus réfléchis, que nous acquérions plus d’INDIVIDUALITÉ dans notre propre Mental.
Aujourd’hui, malheureusement, nous agissons et réagissons sans cesse comme des animaux : si on nous frappe, nous frappons ; si on nous maudit, nous maudissons ; si on nous hait, nous haïssons ; plus encore, nous sommes habitués à nous identifier avec des faits et des évènements qui arrivent à côté de nous de manière mécanique. Nous nous identifions avec les actions erronées d’autrui et nous réagissons là où nous n’avons pas de raison de mettre notre nez ; et c’est grave. Et, malheureusement, nous n’avons pas compris la nécessité d’individualiser un peu plus notre Mental.
Nous nous mêlons toujours des affaires des autres ; nous sommes toujours identifiés ici ou là à des scènes qui n’ont rien à voir avec notre vie, à des évènements qui ne nous concernent pas ; nous donnons notre opinion là où il n’y a pas de raison de donner son opinion ; nous parlons, quand nous ne devons rien dire ; et nous allons jusqu’à réagir contre les faits d’autrui qui n’ont rien à voir avec nous.
Observons les gens dans les rues, dans les marchés publics : Il arrive (souvent) une erreur ; quelqu’un attaque quelqu’un d’autre, il y a un quelconque désordre… immédiatement, nous prenons parti ; nous nous prononçons à l’encontre de quelqu’un qui nous a paru injuste et nous allons même jusqu’à réagir de manière violente alors qu’on ne nous demandait rien.
Notre Mental s’est donc converti en une sorte de caisse de résonance pour les actions des autres ; mais il ne s’est pas véritablement converti en un instrument ductile, élastique et individuel pour nos propres autoréflexions.
Les gens font avec nous ce qu’ils veulent parce que nous n’avons pas d’Individualité Mentale. Ils jouent tous avec nous : ils peuvent à leur guise nous faire passer du plaisir à la douleur et de la douleur au plaisir ; ils peuvent nous faire commettre les plus grandes sottises ; ils peuvent même nous faire réagir de manière violente jusqu’à nous convertir en meurtriers ; et à cause de beaucoup de gens, nous pouvons aller en prison.
Nous n’avons pas un Mental qui s’ajuste à l’Individualité pratique ; nous n’avons malheureusement pas de Mental Individuel.
Regardons les foules, voyons-les dans une manifestation publique de haine : combien y en a-t-il qui, dans leur vie, n’auraient jamais été capables de lancer une pierre contre la maison du voisin et qui, là, se trouvant dans la foule, non seulement lancent des pierres mais encore insultent et vont même jusqu’à tuer au nom de nombreux slogans et de beaucoup de choses qui leur paraissent justes !
Et combien de personnes qui, seules, sont incapables de commettre un quelconque délit, juste là, au contact des foules, dans une manifestation publique.