I - PSYCHOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE GNOSTIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Sur l’Autoréalisation Intime de l’Être
Pourquoi sommes-nous réunis dans cette enceinte, pour quelle raison ? Nous avons évidemment des inquiétudes, c’est clair ; nous aspirons à quelque chose ; nous ne sommes pas heureux de la manière dont nous vivons. Parce que, indubitablement, il y a quelque chose qui nous pousse au niveau interne, quelque chose d’intime, sinon, nous ne serions pas ici, dans ce lieu. Nous devons distinguer l’INTIME de l’ESSENCE ; pour parler en synthèse, nous pourrions dire que l’Essence en soi est, pour ainsi dire, une fraction de l’Intime en nous.
Malheureusement, l’Essence se trouve embouteillée dans les agrégats psychiques. Ces agrégats personnifient nos erreurs de type psychologique. Indiscutablement, tout défaut, bien qu’il soit invisible pour les sens externes, est dûment personnifié.
Dans un passé très ancien, l’Essence n’était pas embouteillée, elle était libre ; elle se manifestait pleinement à travers notre vie quotidienne, à travers nos sens. Alors l’HUMANITÉ ÉTAIT INNOCENTE, sublime, belle ; on ne connaissait ni le bien, ni le mal ; tout était à tous et chacun pouvait manger de l’arbre du voisin sans aucune crainte.
En ce temps-là, les gens étaient EN CONTACT AVEC LES CRÉATURES DES MONDES SUPÉRIEURS. À cette époque, les Élémentaux du Feu, de l’Air, de l’Eau, de la Terre étaient visibles et tangibles pour tout être humain.
On parlait la DIVINE LANGUE qui s’élevait, très pure, coulant comme une rivière d’or sous l’épaisse forêt du Soleil. Il existait un Langage Cosmique, ineffable, avec lequel parlent les Élohim, avec lequel parlent tous les Élémentaux de la Création. C’était la Langue Primordiale.
Sa grammaire est parfaite ; c’est évident. Par exemple, si je voulais vous dire en Langue Sacrée « que je resterai un peu plus de temps ici pour donner l’Enseignement, pour accomplir mon devoir, je vous dirais : « Samaël Aun Weor, MASLEIM URIM SEIDUA ». Mais si je voulais dire que je lutte, même si cela me coûte beaucoup de sacrifices, je vous dirais : « LUTENER AEODON ».
Dans cette phrase qui est apparue sur la petite fenêtre d’un mur, dans le célèbre banquet de Balthazar, et que Daniel interpréta, nous trouvons la pure Langue Sacrée : « MENE, MENE, PHARES UPHARSIN ». On pourrait aussi dire : « Om Mene Tekel Phares Upharsin », c’est-à-dire : « Ton royaume sera livré ce soir aux Mèdes et aux Perses » ; et nous savons bien que la Babylonie tomba, cette nuit-là, aux mains des Mèdes et des Perses.
Ainsi donc, on parlait autrefois ce langage précieux. L’humanité était innocente ; chaque créature humaine, aux temps de l’Âge d’Or, en pleine Lémurie, pouvait percevoir clairement la moitié d’un HOLTAPAMNAS. Un Holtapamnas a environ cinq millions et demi de tonalités de couleur et il était perceptible par chaque être humain.
Les Initiés, ceux qui avaient été instruits au niveau ésotérique, pouvaient percevoir clairement tout un Holtapamnas, sauf une tonalité que peut seulement percevoir l’Infinitude qui soutient tout, l’Omnimiséricordieux, l’Omniscient et Omnipénétrant Père Éternel Cosmique Commun.
On utilisait normalement, dans la Lémurie, quelques 300 consonnes et 51 voyelles. Avec le temps, les yeux s’atrophièrent et la capacité d’élocution diminua aussi. L’ODORAT diminua fortement, il dégénéra et, après la submersion de l’Atlantide, la race humaine se précipita définitivement sur le chemin de la dégénérescence.
Maintenant, on perçoit à peine les sept couleurs de base du Spectre Solaire et quelques rares tonalités ; c’est la crue réalité des faits.
Un chien a un odorat meilleur que celui que nous pouvons avoir ; avec l’odorat, il peut suivre les traces de son Maître. L’aigle peut percevoir un lézard à des milliers de mètres d’altitude et se précipiter de cette hauteur pour l’attraper. IL Y A DES CRÉATURES ANIMALES dont les réussites spirituelles, DONT LES SUCCÈS DE L’ÊTRE SONT MEILLEURS QUE LES NÔTRES ; c’est la crue réalité des faits.
Ainsi donc, il est bon de savoir qu’à l’heure actuelle, nous marchons sur le Chemin de l’Involution, de la dégénérescence. Quand l’Essence était libre, elle était éveillée ; alors tout était Lumière en nous ; on disait que nous étions dans l’Éden. Mais quand l’Égo surgit en nous, l’Essence se trouva embouteillée dans ce même Égo.
Quand l’Essence était libre, il EXISTAIT LA FOI véritable, produit du véritable Savoir ; mais quand l’Égo surgit et que l’Essence se trouva embouteillée dans le Moi-même, indubitablement, la Foi se perdit ; aujourd’hui le scepticisme règne en souverain sur la face de la Terre.
Il est bon de savoir que depuis le XVIIIe siècle jusqu’à présent, le SCEPTICISME s’est beaucoup renforcé dans toute l’humanité et qu’il a EMPOISONNÉ LE MENTAL humain. Avant le XVIIIe siècle, les gens voyaient clairement, en Espagne, face à ses côtes merveilleuses, la célèbre ÎLE NONTRABADA ou Île Secrète ; île à propos de laquelle existent beaucoup de légendes. C’est une île de la Quatrième Verticale, une île qui se trouve en État de Jinas ou Yinas.
Mais depuis que le scepticisme a, disons, pourri le mental humain, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à présent, l’Île Nontrabada est devenue invisible, plus personne ne la voit ; elle existe, mais personne ne la voit.
Il était aussi naturel de parler d’ÉLÉMENTAUX ou de LUTINS aux habitants primitifs de l’Irlande, à l’époque des Hyperboréens, que pour nous de parler aujourd’hui de piment ou d’oignon ou de pommes de terre. Les gens cohabitaient avec les Élémentaux ; aujourd’hui les fripons de l’Intellect rient de toutes ces choses. « Des contes pour petits enfants ! » disent-ils.
Nos générations passées étaient encore un peu différentes. On offrait aux enfants des contes de fées pour qu’ils se distraient et, sans aucun doute, ces contes préparaient leur mental à la PERCEPTION DES ÉLÉMENTAUX.
Aujourd’hui, on offre aux enfants des aventures de différents types : des choses qui parlent de guerre, des choses qui parlent de pistolets, de crimes, de vols, etc. Bref, on prépare les enfants depuis l’enfance à être homicides, voleurs et cinquante mille autres choses.
Ainsi, à mesure que le temps passe, l’Égo prend de plus en plus de force et l’Essence, la Conscience, est de plus en plus emprisonnée dans l’Égo.
Aujourd’hui, quand on naît, il est évident que l’Essence réussit à s’exprimer un peu. Nous savons bien que toute personne normale, commune et ordinaire, possède 97 % de SUBCONSCIENCE et 3 % de CONSCIENCE ou Essence libre.
En venant au monde, en retournant, en revenant, en nous réincorporant, ces 3 % d’Essence libre imprègnent l’œuf fécondé et ils se manifestent dans le corps du nouveau-né. Les 97 % d’Essence subconsciente sont embouteillés dans les Mois, les agrégats psychiques ; ils n’ont pas l’opportunité de s’exprimer.
Par conséquent, ce qui S’EXPRIME CHEZ L’ENFANT, c’est l’ESSENCE LIBRE, le petit pourcentage d’Essence libre ; cela lui donne l’AUTOCONSCIENCE, l’Objectivité Consciente.
Un enfant nouveau-né est Autoconscient, mais l’adulte croit que le nouveau-né est Inconscient, qu’il ne se rend compte de rien, et il se trompe. Le nouveau-né, précisément, est différent : Il voit l’état lamentable dans lequel se trouvent les adultes ; il n’ignore pas que les adultes sont endormis, il les voit comme ils sont ; il est éveillé.
Les Mois ou agrégats psychiques (ou quelle que soit la manière dont nous les appelons), personnifiant les erreurs, tournent tout autour du berceau de cet enfant, vont et viennent ; ils voudraient entrer dans ce corps, mais ils n’en ont pas l’opportunité. Comment feraient-ils ? Il s’avère intéressant de voir que seule l’Essence pure, libre, autoconsciente, réussit à s’exprimer à travers l’enfant ; c’est pourquoi l’enfant est éveillé.
Parfois les nourrissons rient ; avec qui rient-ils ? Avec leurs propres Mois qui vont et viennent. D’autres fois, ils sont effrayés quand ils voient leurs Mois très laids. Ils ont aussi l’habitude de voir les familles de leurs existences passées, ils se rappellent leurs vies antérieures ; ils n’ignorent rien et cela est merveilleux.
Au temps où l’Égo n’était pas encore apparu dans l’espèce humaine, nous étions tous comme des enfants ; nous pouvions VOIR LES ANGES, les Dieux, les Êtres Ineffables et DISCUTER AVEC EUX face à face.
Quand l’Égo se développa, cette félicité se perdit. Il en est de même quand naît l’enfant : au début, son Essence se manifeste, mais, plus tard, les choses changent : les Mois commencent à s’exprimer à travers sa Personnalité et, à la fin, l’Essence reste dans les profondeurs, oubliée.
Malheureusement, avec l’éducation que nous recevons de nos instructeurs, avec l’exemple de nos familles, la PERSONNALITÉ se développe. Indiscutablement, cette Personnalité va constituer quelque chose comme une sorte de double Conscience ou, en d’autres termes, une FAUSSE CONSCIENCE.
Dans la Personnalité, se trouvent les coutumes que l’on nous a inculquées, les habitudes que nous avons prises, les doctrines avec lesquelles on nous a éduqués, les concepts que nous avons élaborés, l’éducation reçue, etc. C’est pour cette raison que la Personnalité en vient à supplanter la véritable Conscience ; la Conscience finit par rester au fond de l’oubli, sans opportunité de se manifester. L’unique chose qui vient s’exprimer à travers nous est la Fausse Conscience, la Fausse Personnalité.
Par conséquent, la Fausse Personnalité agit de manière mécanique. À chaque question elle a toujours une réponse mécanique ; elle vit en accord avec ses habitudes, avec ses concepts, avec ses opinions, avec ses émotions inférieures, avec ses instincts, avec ses impulsions animales, etc.
Les activités de notre Personnalité humaine sont inconscientes, mécaniques. Notre Personnalité ne sait rien sur ce qu’est la Conscience véritable ; nous l’ignorons.
Notre vie est complètement mécanique ; elle fonctionne, oui, mais mécaniquement, à cause de la LOI DES ASSOCIATIONS. C’est quelque chose de semblable au maniement d’une automobile : on conduit son véhicule dans les rues de la ville et tous les mouvements de la machine s’effectuent automatiquement. On décide de bouger tel ou tel levier et l’appareil fonctionne ; il se déplace ; et nous voyageons sur des milliers de kilomètres, sans même nous rendre compte de la manière dont fonctionnent les différentes pièces de la machine.
Celui qui s’assoit pour jouer du piano et qui est inspiré fait vibrer délicieusement les notes ; il se laisse aller à l’extase, mais que sait-il du mécanisme du piano ? Comment agit la mécanique de ses doigts quand ils se déplacent sur le clavier ? Comment marche tout son fonctionnement biomécanique ? Cela, il l’ignore. Il se trouve en extase à faire vibrer ses mélodies et c’est tout.
De la même manière, la Conscience aussi vibre, au fond, avec tout le Cosmos ; mais que sait la Personnalité de cela ? NOTRE VIE SE DÉROULE DANS UNE MÉCANIQUE TOTALEMENT SUBJECTIVE. Nous ne savons rien du Réel ; nous n’avons pas conscience des Mystères de la Vie et de la Mort ; nous ne savons pas pourquoi nous agissons, pourquoi nous vivons, pourquoi nous travaillons, quel est le but de notre existence. Nous sommes soumis à la plus crasse des ignorances.
La Fausse Conscience a supplanté la véritable Conscience. Cette Fausse Conscience de pacotille a même parfois l’habitude d’être, pour ainsi dire, surprenante ; mais elle fonctionne, évidemment, de manière mécanique. NOUS SOMMES DES POUPÉES MÉCANIQUES pour parler plus clairement, de simples ROBOTS PROGRAMMÉS pour telle ou telle profession, pour tel ou tel art, pour tel ou tel travail ou fonction.
On nous programme : on nous met à la Maternelle en fonction d’un programme déterminé ; on passe ensuite au Primaire en fonction du programme ; au Collège, au Lycée et, si on a beaucoup de chance et que notre cervelle nous aide un peu, on va à l’Université, programmé. À la fin, on reçoit un diplôme, c’est évident ; là on s’en sert « pour gagner des radis », comme on dit ici. Mais, en fin de compte, on n’est rien de plus qu’un robot programmé et c’est tout. La Conscience n’est intervenue en rien dans tout ce programme.
Dans tout ce programme, la Personnalité, qui est le véritable robot, fonctionne ; elle n’est pas programmée pour les sujets ésotériques, elle n’a pas été programmée pour étudier les Mystères de la Vie et de la Mort ; ce robot humain n’a pas été non plus programmé pour étudier, par exemple, ce qui est en relation avec les Forces Subtiles de la Nature. Si on ajoute à cela que l’Essence est enfermée, embouteillée à l’intérieur de l’Égo, alors, il n’y a pas de Foi. D’où va sortir la Foi si l’Égo n’a pas de Foi ?
Conclusion : Un robot sans Foi, chargé de beaucoup de doctrines, qui ne sait rien sur lui-même, ni sur les autres ; c’est la crue réalité des faits, et c’est vraiment lamentable.
L’heure est venue de nous préoccuper un petit peu plus de nous-mêmes ; le moment est venu d’essayer de nous AUTO-EXPLORER pour NOUS AUTOCONNAÎTRE ; en vérité, c’est seulement ainsi que nous pourrons obtenir l’Éveil de la Conscience.
Il est bon de savoir qu’aujourd’hui notre CENTRE de GRAVITÉ est établi exclusivement… c’est-à-dire que notre Centre Magnétique se trouve complètement établi dans la Personnalité. Il est nécessaire que ce Centre Magnétique change de lieu : il faut le sortir de la Personnalité et L’ÉTABLIR DANS la CONSCIENCE ; c’est évident.
Au fur et à mesure que nous nous mettrons à désintégrer les éléments indésirables que nous avons à l’intérieur de nous, la Personnalité redeviendra plus passive et l’Essence ou la Conscience plus active.
Quand la totalité des éléments indésirables que nous portons à l’intérieur de nous sera réduite en poussière cosmique, la Conscience sera active à cent pour cent et la Personnalité totalement en paix ; elle se convertira alors en véhicule de la Conscience : quand cela arrivera, nous POSSÉDERONS NOTRE ÂME.
Vous pourrez maintenant comprendre la signification profonde de cette phrase de l’Évangile qui dit : « En patience vous posséderez votre Âme ».
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que nous possédons notre Âme. Au contraire, c’est l’Âme qui nous possède ; nous sommes un pesant fardeau pour notre Âme ; nous sommes comme une tumeur cancéreuse pour notre Âme.
Mais lorsque nous détruirons complètement l’Égo, alors la Conscience libérée, l’Essence pure se manifestera au travers de notre personne humaine avec toute la majesté des temps anciens ; on parlera de nouveau le Langage très Pur de la Langue Divine qui, « comme une rivière d’or, court sous l’épaisse forêt du Soleil » ; on verra de nouveau les Dieux du Feu, de l’Air, de l’Eau, de la Terre ; les Princes des Élémentaux nous ouvriront les portes de leurs Paradis. NOUS SERONS REVENUS À L’ÉTAT PARADISIAQUE.
C’est alors que nous posséderons réellement notre Âme, que vraiment nous serons entièrement une Âme ; même notre propre corps humain redeviendra une Âme et nous serons à cent pour cent une ÂME.
Comparons cet état avec celui dans lequel nous nous trouvons à l’heure actuelle, avec cette personnalité artificielle, mécanique, éduquée selon certaines coutumes, programmée comme n’importe quel robot. Que pouvons-nous savoir sur la Vérité, sur le Réel, sur ce qui est au-delà du corps, des affections et du mental ? Cependant, nombreux sont ceux qui pensent connaître la Vérité.
Rappelons-nous les paroles du Christ : « Connaissez la VÉRITÉ et elle vous rendra libres ». La Vérité n’est pas une question de théories, ni de concepts, ni d’opinions, ni d’idées. L’idée que quelqu’un a sur la Vérité n’est pas la Vérité ; le concept que quelqu’un a pu élaborer sur la Vérité n’est pas la Vérité. Une opinion en relation avec la Vérité, aussi respectable soit-elle, n’est jamais la Vérité.
La Vérité est l’inconnu d’instant en instant, de moment en moment ; la Vérité est une question d’EXPÉRIENCE DIRECTE, comme quand on met le doigt dans le feu et qu’on se brûle, ou comme lorsqu’on avale de l’eau et qu’on se noie.
Quand on demanda à Jésus-Christ : « Qu’est-ce que la Vérité ? », il garda le silence ; et quand on posa la même question au Bouddha Gautama Sakyamuni, il tourna le dos et se retira. C’est que la Vérité n’est pas une question de paroles, mais d’expérience vécue.
Vous pourriez ressentir de l’extase devant un beau coucher de Soleil, mais comment feriez-vous pour qu’un autre ressente cette même extase ? Croyez-vous peut-être qu’en la lui relatant, il la ressentirait ? Il doit ressentir cela par lui-même et de manière directe.
L’heure est donc venue de faire un inventaire de ce que nous sommes, de ce que nous avons en trop et de ce qui nous manque, pour travailler vraiment sur nous-mêmes, ici et maintenant.
Évidemment, il existe TROIS MENTALS (et c’est quelque chose sur lequel j’ai beaucoup parlé dans mes dernières conférences). Le premier, nous pourrions l’appeler le Mental Sensoriel. Celui-ci élabore ses concepts exclusivement avec les données apportées par les sens externes, c’est-à-dire au moyen des Perceptions Sensorielles Externes. Le deuxième est le Mental Intermédiaire, dans lequel sont déposées les croyances religieuses. Et le troisième est le Mental Intérieur.
Que peut savoir le MENTAL SENSORIEL sur le Réel, sur les Mystères de la Vie et de la Mort, sur l’Âme, sur l’Esprit, sur l’Éternité ? Absolument rien !
Évidemment, il élabore le contenu de ses concepts exclusivement avec les données apportées par les sens. Son véhicule est trop étroit et il ne peut sortir des limites du Monde Physique Sensoriel.
Le second Mental, l’INTERMÉDIAIRE, aussi brillant soit-il, détient seulement des croyances religieuses, mais il ne peut rien savoir sur la Vérité.
Quant au troisième, l’INTÉRIEUR, il est fermé. C’est le seul qui ait accès à la Réalité. Jésus-Christ avertit ses disciples : « Prenez garde au levain des Saducéens et des Pharisiens ».
Qu’est-ce que le LEVAIN DES SADUCÉENS ? La Doctrine des CINQ SENS, les DOCTRINES MATÉRIALISTES.
Et qu’est-ce que le LEVAIN DES PHARISIENS ? Les DOCTRINES du MENTAL INTERMÉDIAIRE. Nous autres, nous savons bien que les Pharisiens accourent à leurs Temples pour que les autres les voient ; ils assistent à leurs rites pour accomplir un devoir, mais ils ne travaillent jamais sur eux-mêmes ; ils occupent toujours les premiers postes dans les Synagogues et sur les places publiques, mais « au-dedans ils sont remplis de toutes sortes de pourritures, d’ossements et de mort ».
Que peuvent savoir les Pharisiens sur le Réel ? Si on veut connaître quelque chose sur le Réel, il faut ouvrir le Mental Intérieur. Celui-ci fonctionne, quant à lui, avec les données de la Conscience Superlative de l’Être. Le ressort qui le met en mouvement est tout autre : c’est Celui des données de la Conscience.
Par conséquent, CELUI QUI OUVRE LE TROISIÈME MENTAL CONNAÎT LE RÉEL ; il a accès directement aux Mystères de la Vie et de la Mort ; il peut se rappeler ses vies antérieures ; il peut étudier les Livres de la Loi, où se trouvent son propre Avoir et son Dû ; il peut entrer directement en contact avec les Dieux de l’Aurore du Mahamanvantara ; il peut s’entretenir avec eux face à face.
Seul celui qui a ouvert le troisième Mental a LA FOI. La Foi n’a rien à voir avec les croyances. La Foi est une chose et les croyances en sont une autre. La Foi est réellement Sagesse, Connaissance Directe, vécue, du Réel, la Compréhension authentique de la Science Universelle, la Connaissance Pure, au-delà de la pourriture des théories.
Ceux qui pensent que la Foi est quelque chose de semblable aux croyances religieuses confondent le troisième Mental avec le deuxième. En réalité, celui qui pense ainsi, ne connaît pas vraiment à fond la Psychologie Révolutionnaire.
Il est nécessaire d’ouvrir le troisième Mental, coûte que coûte. Et cela n’est possible qu’EN ANNIHILANT LES AGRÉGATS PSYCHIQUES. C’est le chemin évident à suivre.
Mais en plus de l’annihilation des éléments indésirables que nous portons à l’intérieur de nous, il doit exister une Didactique de fond et une Dialectique vivante : LA DIALECTIQUE DE LA CONSCIENCE.
On a beaucoup parlé à propos de la Dialectique, mais, en vérité, l’important est la Dialectique de la Conscience, les événements vécus de la Conscience Superlative de l’Être.
Il faut vraiment, je le répète, commencer à nous AUTO-OBSERVER psychologiquement si nous aspirons vraiment, un jour, à libérer notre Essence pour retrouver l’État Paradisiaque Originel.
L’Auto-observation Psychologique est fondamentale ; c’est ostensible. C’est sur le terrain de la vie pratique que nous pouvons nous AUTODÉCOUVRIR ; c’est évident. C’est sur le terrain de la VIE PRATIQUE que se trouve le GYMNASE PSYCHOLOGIQUE de notre propre existence.
Sans ce Gymnase Psychologique, l’Autodécouverte s’avère impossible. C’est dans le Gymnase Psychologique de la vie que nous pouvons nous Autodécouvrir.
L’interrelation est formidable : c’est indubitablement en relation avec les membres de notre famille, avec nos compagnons de travail, avec nos amis de la rue, de l’école, etc., que les défauts qui sont cachés affleurent spontanément ; et si nous nous trouvons en ÉTAT d’ALERTE PERCEPTION, d’ALERTE NOUVEAUTÉ, nous les voyons alors tels qu’ils sont.
Le défaut découvert doit être JUGÉ analytiquement et par la suite ÉLIMINÉ […] chez les Maîtres Gurdjieff, Ouspensky, Nicoll, etc., nous avons découvert, avec une profonde douleur, une GRAVE ERREUR : il se trouve que GURDJIEFF S’EST PRONONCÉ CONTRE LE SERPENT IGNÉ de nos pouvoirs magiques et qu’il a laissé ses disciples sans armes.
L’« Institut pour le Développement Harmonieux de l’Homme » à Paris a, de ce fait, échoué. Gurdjieff a fait connaître la DOCTRINE DES MULTIPLES MOIS (il l’a rapportée du Tibet ; elle ne lui est pas propre ; la Doctrine des Multiples vient du Tibet et ceux qui ont approfondi le Bouddhisme Tantrique le savent) ; en plus, il a commis une erreur ! : Il s’est prononcé contre la Kundalini.
Il est bon que vous sachiez qu’il y a DEUX SERPENTS : celui qui monte par la moelle épinière jusqu’au cerveau et celui qui se précipite depuis le coccyx jusqu’aux Enfers Atomiques de l’homme. On appelle le premier : « LA KUNDALINI » et le second : « L’ABOMINABLE ORGANE KUNDARTISSEUR ».
Celui qui monte, c’est le Serpent de Bronze qui guérissait les Israélites dans le désert et le Serpent qui s’enroulait sur le bâton d’Esculape, le Dieu de la Médecine.
Celui qui descend, c’est le Serpent Tentateur de l’Éden, c’est l’horrible Serpent Python à sept têtes qui se traînait dans la boue de la terre et qu’Apollon, irrité, blessa de ses dards. C’est ce serpent qui maintient l’humanité hypnotisée.
Les divers agrégats psychiques que nous portons à l’intérieur de nous et dans lesquels est embouteillée la Conscience, sont le résultat néfaste du pouvoir hypnotique de l’abominable Organe Kundartisseur, le Serpent descendant.
Maintenant vous comprendrez pour quelle raison cet horrible Python maintient hypnotisée massivement toute l’humanité.
Mais, attribuer au Serpent d’Airain qui guérissait les Israélites dans le désert le pouvoir hypnotique fatal de l’horrible Python qui se traînait dans la boue de la terre s’avère, en fait, absurde à cent pour cent.
Si on n’enseigne pas à l’humanité cette histoire du Serpent ascendant, nul doute qu’elle ne pourra pas désintégrer les éléments indésirables qu’elle porte dans son intérieur.
C’est pour ce motif que le très respectable et très vénérable Maître Gurdjieff a commis une très grave erreur : il enseigna la Doctrine des Multiples telle que les Lamas l’enseignent dans les terres de Tson-kapac ; cependant, il ne donna pas « l’armement » aux pauvres disciples. S’ils ignorent les armes, avec quoi vont-ils détruire les agrégats psychiques, les Mois ? Le Mental ne peut pas le faire. Même Krishnamurti le reconnaît, alors quoi ?
CE N’EST QU’AU MOYEN DU SERPENT IGNÉ de nos pouvoirs magiques qu’il est POSSIBLE DE DÉSINTÉGRER LES AGRÉGATS PSYCHIQUES inhumains que nous portons à l’intérieur de nous. Je suis en train de vous parler à la lumière de l’expérience vécue ; et je vais répéter cette fois, une histoire que j’ai racontée beaucoup de fois ; mais il convient parfois de faire ces répétitions, pour le bien des étudiants eux-mêmes.
Il y a de nombreuses années de cela, je luttais contre un égo de luxure ; me trouvant hors de la forme dense, on me soumettait à de multiples épreuves de chasteté et alors j’échouais. Dans le Monde Physique, je sortais toujours victorieux.
J’avais une conduite ascétique : le contrôle total des sens et du Mental. Mais à l’extérieur du corps, les choses changeaient ; quand on me soumettait à l’épreuve, quelque chose surgissait dans mon Mental : un Moi très ancien de lascivité et je tombais alors lamentablement.
J’en appelai aux systèmes de Krishnamurti et de Gurdjieff : COMPRÉHENSION DE FOND profonde à travers la Méditation Intérieure. Essayer, au moyen de la Méditation, de comprendre le processus de la lascivité, de la luxure.
Indiscutablement, à force d’approfondir, le Pouvoir du Discernement devenait extrêmement pénétrant ; c’était comme le bistouri du chirurgien essayant de sortir la racine d’une tumeur cancéreuse ; mais tout s’avérait inutile.
Une fois, je me trouvais en profonde Méditation, essayant de discerner le processus de la luxure, essayant de comprendre ce qu’est ce Moi (selon les systèmes de Gurdjieff, de Nicoll, de Krishnamurti et de beaucoup d’autres), quand, pour mon malheur, il m’arriva un phénomène insolite : étant donné que la Concentration était très pénétrante, j’abandonnai le corps physique, et j’entrai alors dans ce monde que nous appellerons « Astral ».
Alors, je me suis retrouvé dans une luxueuse demeure, en train de caresser une dame, de l’aimer, d’être amoureux d’elle, etc., exactement le contraire de ce que j’étais en train de faire, l’antithèse, comme si, par une opposition obstinée, ce Moi néfaste voulait détruire totalement mon travail.
En retournant une nouvelle fois au corps physique, une fois l’Extase passée, je me sentis déçu. Je compris que le système de Krishnamurti (à base de pure Compréhension) et celui de Gurdjieff, d’Ouspensky, de Collins, de Nicoll et de cinquante mille autres auteurs ne servaient pas ; dans la pratique, j’avais échoué.
Indiscutablement, je passai par un moment de terrible désorientation, un chaos se forma dans mon Mental ; je me vis engagé dans une voie sans issue. Mais, heureusement, je fus aidé : étant donné que je me souciais d’aider les autres, d’amener l’Enseignement aux autres, alors, je méritais d’être aidé.
Comment pourrait-on recevoir de l’aide si on n’est pas capable d’aider les autres ? Mais je m’étais soucié de donner l’Enseignement aux autres, alors, je méritais d’être aidé.
Et, un jour parmi tant d’autres, je fus aidé. En pénétrant dans le Temple, j’y trouvai, sur le seuil, un des GARDIENS du Sphinx d’Égypte (je connaissais cet Adepte, j’avais été son ami au cours de nombreux siècles) ; me regardant fixement, il me dit :
– Parmi un groupe de frères qui ont travaillé dans la Neuvième Sphère et qui, après avoir travaillé, se sont présentés à ce Temple, tu es le plus avancé ; mais maintenant, me dit-il, tu es à la traîne, tu t’enlises. Ma question évidente fut :
– Pourquoi ? Réponse :
– Parce qu’il te manque l’amour.
– Comment cela, l’amour ? Si j’aide l’humanité et que je partage ce que je sais avec mes frères, avec mon prochain, pourquoi me manquerait-il l’amour ?
– Parce que tu as oublié ta Mère ; tu es un fils ingrat.
– Comment ? Ai-je dit, mais si elle est désincarnée depuis un moment, où vais-je la chercher ? Il a dit : Ne sais-tu pas où est ta Mère ? J’ai dit :
– Je ne sais pas.
– C’est impossible que tu ne saches pas où est ta Mère ! Écoute bien : ce que je te dis est pour ton bien ; écoute-moi ! Ainsi me parla le gardien ; je pris congé de lui.
Quelques jours passèrent, et je continuai à réfléchir, essayant donc d’approfondir toute cette question. Finalement, comme dit le proverbe : « on éclaira ma chandelle ».
Un jour parmi d’autres, je me souvins de DEVI KUNDALINI-SHAKTI, le Serpent igné de nos pouvoirs magiques, la Mère Cosmique Particulière de chacun de nous.
Et moi qui avais lu tant de livres, qui avais lu tant d’auteurs ! En vérité ils parlaient tous de MAHA-KUNDALINI, la Mère Cosmique Universelle, mais il n’y en avait aucun qui parlait de notre Mère Cosmique Particulière, Individuelle. Elle existe, elle est une variante de notre propre Être, mais dérivée !
Notre Être est composé de beaucoup de parties et une des parties les plus importantes de notre Être est notre Mère Cosmique Particulière, Individuelle. « Devi Kundalini », comme disent les hindous ; « Isis ! », s’exclament les Égyptiens ; « Diane ! », crient les Grecs ; « Tonantzin ! », disent nos ancêtres d’Anahuac.
Je me concentrai profondément sur elle et je fus assisté. Alors, elle m’emmena devant l’un des TRIBUNAUX de la LOI du KARMA. Le Juge s’assit. Et comme disent les Écritures Sacrées : « Les livres s’ouvrirent ». J’avançai de quelques pas ; ils me firent de vieux contes médiévaux (des erreurs d’anciennes vies).
Après cela, je pus voir manifestement comment était apparu ce Moi ; je voyais les excès commis au Moyen Âge. On donna des ordres au BOURREAU COSMIQUE et il avança avec l’épée décidée.
Quand je le vis venir, je me sentis terriblement déçu : « Tant de luttes là-bas dans le Monde Physique – dis-je – pour aider l’humanité, pour lui donner l’Enseignement, et voilà le résultat ! À quoi ça m’a servi – dis-je – d’avoir donné l’Enseignement là-bas dans le Monde Physique ? ».
Mais, alors que l’épée s’approchait de ma poitrine, je sentis un mouvement étrange à l’intérieur de mes Corps Existentiels Supérieurs de l’Être et quelque chose sortit de moi ; j’observai et je vis bien cet agrégat psychique inhumain.
L’épée qui était dirigée contre moi dévia et se dirigea ensuite contre cet agrégat. À la fin, celui-là se précipita dans les entrailles du monde et je fus libéré. Depuis lors, j’ai pu sortir victorieux de toutes les épreuves en rapport avec la Chasteté.
Une telle leçon fut pour moi extraordinaire, merveilleuse et, aujourd’hui, je la partage ici, avec vous tous, car ce que l’on sait, on doit le partager avec ses semblables ; cela s’appelle l’« Amour ».
Et je continuai à travailler avec Devi Kundalini. Et ainsi, je parvins à éliminer tous les agrégats psychiques inhumains que je portais à l’intérieur de moi.
Si je n’avais pas reçu l’instruction du Gardien du Sphinx du désert, je serais resté désarmé ; avec quoi aurais-je éliminé ces Mois ? L’expérience m’enseigna que sur la base de la Compréhension exclusive ou du Discernement, ce n’est pas possible. Je ne nie pas que la Compréhension soit fondamentale, mais ce n’est pas tout ; l’Élimination est aussi nécessaire.
COMPRÉHENSION et ÉLIMINATION SONT LA BASE. C’est ainsi que l’on peut avancer sur le chemin de la désintégration des éléments indésirables que nous portons à l’intérieur de nous ; ainsi et seulement ainsi.
Aujourd’hui, nous sommes dans l’ignorance ; l’homme de la rue ne sait rien. Ce n’est pas possible de savoir quelque chose tant que l’Essence n’est pas désembouteillée ; ce n’est pas possible de savoir quelque chose tant que la Conscience n’est pas éveillée ; ce n’est pas possible de se réveiller ou de se désembouteiller si on ne détruit pas l’Égo, le Moi, le moi-même, le soi-même.
Mais, il doit y avoir de l’ordre dans le Travail. Nous avons tous le SENS de l’AUTO-OBSERVATION PSYCHOLOGIQUE. Malheureusement, ce sens se trouve atrophié dans la race humaine. Il est nécessaire que ce sens se mette à nouveau en activité.
Quand on commence à s’auto-observer, c’est que ce sens commence déjà à entrer en activité. Au début, on ne voit pas les Mois. Plus tard, à mesure que ce sens se développe, on va les voir tels qu’ils sont et on va connaître, par expérience vécue, directe, le résultat de son travail.
Bien que les Mois soient multiples, bien que ceux-ci n’aient aucune concordance, bien que ceux-ci n’aient aucune espèce d’ordre, notre Être Intérieur, profond (ou, pour être plus clair, notre Divine Mère Cosmique) va établir un ORDRE DANS LE TRAVAIL.
Je le dis en me basant sur la pratique. En ce qui me concerne, j’ai dû, avant tout, travailler très dur avec les Mois Infrahumains des Infradimensions naturelles ; ensuite, avec les MOIS du MONDE ASTRAL ; après, avec les Mois du MENTAL et, plus tard, avec les MOIS CAUSES ; et, en dernier, avec les MOIS de la CONSCIENCE même de l’ÊTRE.
Ce dernier point pourra vous paraître étrange. Je veux que vous sachiez que, avant qu’apparaissent les causes qui engendrèrent des Mois, les causes erronées, certains atomes de la Conscience de l’Être furent altérés. Et ces atomes altérés se convertirent en Mois tentateurs. Il faut les annihiler pour que la Conscience, souveraine, se retrouve libre.
Ainsi donc, j’ai pu arriver à comprendre que s’établissait un ordre dans le Travail. C’est-à-dire que les parties supérieures de l’Être telles que : Devi Kundalini et le Père qui est en secret, ou le Shiva particulier, individuel, ou, en d’autres termes, le Brahmâ particulier, individuel, qui est bien au-delà de Shiva, avaient donc établi un ordre merveilleux.
À mesure qu’on avance dans l’Auto-observation de soi-même, se succèdent des événements qui surprennent : Un jour parmi tant d’autres, nous pouvons nous trouver, par exemple, dans le Monde Astral ; notre corps physique est étendu, endormi dans le lit. Nous découvrons alors, avec étonnement, un vil et nouveau Moi. Soit un Moi de jalousie que nous croyions ne plus avoir, soit un Moi de colère que nous croyions ne plus posséder, soit un Moi d’envie que nous croyions n’avoir jamais eu.
Un tel événement me […] à moi pour travailler. Et, depuis cet instant, nous nous consacrons à travailler, premièrement pour comprendre et deuxièmement pour annihiler ce nouveau Moi.
Un autre jour, peu importe lequel, surgit un autre défaut que nous étions loin de soupçonner. Celui-là, nous devons le travailler jusqu’à l’annihiler.
Dans une réunion d’amis, nous nous retrouvons tout à coup à nous disputer, comme ça, car notre amour-propre a peut-être été blessé. Raison plus que suffisante pour travailler contre le Moi de l’amour-propre.
Au fur et à mesure que nous allons structurer notre Travail, nous verrons qu’il a un ordre. Alors, se forme en nous ce que nous pourrions appeler la MÉMOIRE TRAVAIL.
Chaque Moi que nous avons vu nous donne une photographie psychologique et, beaucoup plus tard, si nous réunissons un groupe de tous ces Mois que nous avons vus à travers différents événements psychiques, nous aurons un aspect de nous-mêmes, de ce que nous étions. Si nous confrontons cet aspect de ce que nous étions avec celui que nous avons maintenant, nous remarquerons le changement et plus jamais nous ne voudrons redevenir ce que nous étions. Tout cela est le résultat de la Mémoire Travail.
À l’intérieur de nous-mêmes existent des TÉNÈBRES impénétrables, profondes, abyssales. Et à mesure que ces Mois vont se désintégrer, la Conscience, qui est LUMIÈRE, ouvrira un passage dans ces Ténèbres ; mais les Ténèbres les plus profondes ne la comprennent pas.
Rappelons-nous cette phrase de l’Évangile qui dit : « La Lumière est venue aux Ténèbres, mais les Ténèbres ne l’ont pas comprise ».
Et la Lumière ouvre un passage dans les profondeurs abyssales de notre propre intérieur. Et, pour finir, la Lumière vainc les Ténèbres. « La Lumière est Conscience ; la Conscience est Lumière ». Mais les gens ne comprennent pas cela : l’intime relation qui existe entre LUMIÈRE et CONSCIENCE, entre Conscience et Lumière.
Un jour viendra où, à l’intérieur de nous, la Lumière aura triomphé et nous serons alors ILLUMINÉS. Les Ténèbres sont Inconscience ; la Lumière est Conscience Éveillée. Quand la Lumière triomphera sur les Ténèbres, nous brillerons dans l’espace infini. Nous serons arrivés véritablement à nous convertir en Maîtres du Samadhi, en véritables Maîtres Illuminés, en véritables Maîtres Resplendissants.
L’état dans lequel nous nous trouvons actuellement est un état de profondes Ténèbres. Nous sommes, comme je l’ai déjà dit, de misérables robots, malheureusement programmés.
L’heure est venue de comprendre ces choses ; il faut commencer par nous OBSERVER PSYCHOLOGIQUEMENT. Avant tout, nous devons admettre que nous avons une Psychologie Particulière. Les gens acceptent facilement qu’ils ont un corps physique car ils peuvent le toucher ; mais la majorité n’accepte pas qu’elle a une Psychologie Particulière, car elle ne peut pas la voir. Le Mental Sensoriel ne peut pas voir la Psychologie Intime.
Mais, quand quelqu’un accepte véritablement qu’il a une Psychologie, il commence à s’observer lui-même. Celui qui commence à s’observer donne alors un espoir ; en fait, il devient différent comparé aux autres.
Il est indiscutable que quelqu’un qui s’observe peut arriver à changer si tel est son vouloir. Mais tant qu’il ne commence pas à se voir lui-même, il continuera avec la Conscience Endormie, dans de profondes Ténèbres ; et c’est lamentable.
La vie pratique est merveilleuse : nous pouvons observer nos attitudes ; quelles sont-elles ? Une intime relation existe entre les ATTITUDES et les ÉVÉNEMENTS. Un événement, aussi grave soit-il, peut s’avérer merveilleux si nous adoptons une bonne attitude. Une circonstance, aussi magnifique soit-elle, peut devenir négative et préjudiciable, si nous adoptons une attitude erronée.
L’attitude que nous assumons à chaque instant est définitive. Comment nous comportons-nous, par exemple, devant l’employé d’un magasin, d’une droguerie, d’une mercerie ? De quelle manière ?
Parfois, nous nous fâchons car il ne nous apporte pas exactement la marchandise que nous lui demandons, parce qu’il est maladroit ; parce qu’il ne nous comprend pas, nous le regardons avec colère et même, nous le réprimandons. Nous voudrions le changer, alors que c’est vraiment nous qui devons changer, c’est nous qui sommes insolents. Nous sommes probablement remplis d’orgueil ; c’est pourquoi nous regardons de cette manière l’épicier ou l’employé d’un magasin.
L’ORGUEIL a tant de facettes ; C’EST LE PIRE ENNEMI DE LA DISSOLUTION DE L’EGO ! Si quelqu’un s’enorgueillit de la vertu de la Chasteté, de ce fait, il la perd.
Celui qui dit : « Moi, je suis chaste, je suis en train de travailler dans la Neuvième Sphère, je suis gnostique à cent pour cent ! » s’avère au fond indiscutablement un fornicateur pervers.
Celui qui dit : « Moi, je suis déjà arrivé à l’humilité, je n’ai d’orgueil envers personne ; je me conduis bien avec tout le monde, même le plus malheureux je le tiens en estime, je l’apprécie ; dans ma maison, je reçois tout le monde ».
Eh bien, celui qui s’enorgueillit ainsi de la Vertu de l’Humilité ressemble indubitablement à ARISTIPPE, ce philosophe Grec qui, revêtant une tunique avec d’énormes trous (pour démontrer à tout le monde son Humilité), saisit le bâton de la Philosophie et s’en fut par les rues d’Athènes ; et, arrivant devant SOCRATE, celui-ci s’exclama : « Oh Aristippe ! On voit ta vanité à travers les trous de ton vêtement ».
On raconte que DIOGÈNE LAERCE, en pénétrant dans la maison de Socrate, avec une démarche brutale, dit :
– Je piétine ton orgueil Socrate, je piétine ton orgueil ! Alors Socrate répondit :
– Oui, Diogène, avec ton orgueil, tu piétines mon orgueil !
Donc, ne nous remplissons pas de suffisance, parce que ce défaut est le pire ennemi de la dissolution des agrégats psychiques.
Il existe des VERTUS VÉRITABLES et des FAUSSES VERTUS. Les Vertus sont comme les pierres précieuses : Il y en a de vraies et d’autres fausses ; une Vertu imitée est une Fausse Vertu. Par exemple, si on se propose d’être serein, d’avoir le cœur tranquille, de ne pas avoir de colère ; si on se propose d’imiter la Vertu de la Mansuétude, on paraîtra avoir réellement cette Vertu.
J’ai connu des cas d’individus qui disaient : « Je n’ai de colère contre rien ! ». Et quand quelqu’un les insultait, ils le bénissaient et souriaient ; mais, en regardant leur sourire, je pouvais voir que celui-ci s’achevait par une grimace de douleur. Bref : ils essayaient d’imiter une Vertu mais ne l’avaient pas ; ils imitaient la Vertu de la Mansuétude, mais, réellement, ils ne la possédaient pas.
Pour pouvoir obtenir la Vertu de la Mansuétude, il faut éliminer les Mois de la colère qui sont légion. Et c’est un travail long et dur.
Pour obtenir la Vertu de la Chasteté, il faut éliminer les Mois de la luxure et c’est un travail grave, plus amer que le fiel, qui dure toute la vie et même plusieurs vies.
Pour obtenir la vertu de la tolérance, on doit éliminer le Moi de l’intolérance et c’est un travail coûteux, terrible.
Les vertus imitées sont de fausses pierres ; elles ne sont pas réelles. Seules les vertus véritables sont des pierres authentiques, légitimes, véritables.
Par conséquent, il faut annihiler les Mois pour que restent en nous les vertus. Et il faut beaucoup se battre pour arriver à obtenir chaque vertu ; c’est une gemme précieuse que nous devons tirer du fond de l’Abîme à la pointe de l’Épée.
La vertu n’est pas une question de poses pieuses ; la vertu n’est pas une question de feintes mansuétudes, ni de puritanismes de mauvais goût, non. Les vertus, il faut les acquérir à travers d’énormes luttes, en combattant avec le fil de l’Épée contre les troupes ténébreuses que nous avons à l’intérieur de nous.
« Vertu », vient de la racine « vir », de « virilité », de ce qui est « viril ». C’est seulement avec virilité, c’est seulement à travers la lutte qu’on peut obtenir la gemme précieuse qui correspond à une certaine Vertu. Vous voyez que le travail que nous devons effectuer est long, dur, coûteux.
IL FAUT CHANGER. Nous ne pourrons pas changer si nous n’éliminons pas les éléments indésirables que nous portons à l’intérieur de nous. Nous avons besoin de passer à un NIVEAU D’ÊTRE SUPÉRIEUR ; plus encore, nous avons besoin de monter de niveau en niveau, pour arriver à la partie la plus élevée de tous les Niveaux de l’Être. Et ce n’est possible qu’en mourant en soi-même d’instant en instant, de moment en moment. « Ce n’est qu’avec la mort qu’advient le nouveau ; si le germe ne meurt, la plante ne naît pas ».
S’ÉVEILLER, oui, c’est merveilleux ! Vous voudriez tous voir, entendre, toucher et palper les grandes réalités des Mondes Supérieurs, mais vous dormez. Comment pourrait-on arriver à l’expérience du Réel si on a la Conscience endormie ? Mais si on détruit l’Égo, la Conscience s’éveille et on connaît alors le Réel.
Malheureusement, la Conscience des êtres humains se trouve, pour ainsi dire, dans un horrible cachot, dans une prison immonde qui est l’Égo. Mais ils se croient tous libres, ils se sentent tous libres et ils pensent tous qu’ils sont libres. Voilà l’erreur !
On a beaucoup combattu pour la liberté ; chaque nation a ses héros légendaires qui ont donné leur sang pour la liberté sur les champs de bataille. Mais nous continuons à nous sentir esclaves de nous-mêmes, nous continuons à être prisonniers à l’intérieur de l’Égo.
Malheureusement, les gens sont auto-enfermés dans l’atmosphère pestilentielle de leur propre Mental, adorant le « cher Égo », lui rendant un culte. La seule chose qui manque, c’est de le mettre sur un autel avec une paire de bougies et de s’agenouiller devant lui.
« Moi, je suis fort », disait quelqu’un d’ici qui enseignait la Magie Noire à ses disciples. « Moi, je suis puissant, je suis grand », etc. C’est ainsi qu’ils sont ; ainsi va l’humanité.
Libérer la Conscience est quelque chose de grandiose ! On arrive seulement à savoir ce qu’est la LIBERTÉ, quand la Conscience brise donc le cachot où elle se trouve et qu’elle sort à la lumière de la vie, libre dans son mouvement.
Et on arrive à connaître la Vérité seulement quand la Conscience s’émancipe. On arrive à connaître la félicité seulement quand la Conscience sort de la prison où elle est enfermée. Avant, on ne connaît pas la félicité ; on confond le plaisir avec la félicité, mais on ne connaît pas la félicité.
Par conséquent, je vous invite à réfléchir à ces paroles ; il est nécessaire que vous compreniez. Je vais maintenant donner à ceux qui veulent poser des questions, l’opportunité de le faire ; c’est avec le plus grand intérêt que je répondrai aux questions.
Question. […] Une identification avec moi-même, je ne croyais pas que je pouvais me mettre dans la discussion […] je me suis projeté avec moi-même, avec la même discussion et je commençais à comprendre […] ou soit, avant je suis venu à un raisonnement avec une logique […] et tout de suite, j’ai commencé comme à glisser sans problème, à m’identifier avec la conférence […].
Maitre. Il n’y a pas de doute que pendant un moment, l’Essence a réussi à s’émanciper, même si ce n’était que momentanément, en dehors de l’Égo, pour expérimenter la réalité de ce que nous étions en train de dire. Une autre question, mes frères ? Voyons, parle.
Question. Est-ce qu’il est nécessaire de savoir, de connaître le moment où a débuté l’Égo dans nos vies passées pour pouvoir le détruire ?
Maitre. Il est évident que si nous attendions d’abord de nous souvenir de nos vies passées pour commencer ensuite à détruire l’Égo, alors, NOUS ARRIVERIONS À UNE VOIE SANS ISSUE. Car il n’est pas possible, en vérité, de se rappeler la totalité des expériences de nos vies passées si on n’a pas détruit l’Égo.
Commençons par l’Auto-observation Psychologique immédiate, directe ; commençons par vivre en État d’Alerte Perception et d’Alerte Nouveauté, pour aller à la découverte de nos défauts, ici et maintenant. Travaillons d’instant en instant et ainsi, nous dissoudrons totalement l’Égo. Un jour, QUAND NOUS SERONS ÉVEILLÉS, NOUS POURRONS NOUS RAPPELER NOS INNOMBRABLES NAISSANCES ; voilà tout.
Question. Qu’est-ce qu’on est en premier, conscient ou mystique ?
Maitre. Bon, la MYSTIQUE est une FONCTION TRÈS NATURELLE de l’ESSENCE, de l’ÊTRE. Un individu peut être mystique sans avoir encore éveillé sa Conscience. De plus, la Mystique est nécessaire, c’est une fonction très naturelle de la Conscience. Celui qui est Mystique donne un certain espoir. C’est tout. Quelqu’un d’autre ?
Question. Maître, en quoi consiste le scepticisme ?
Maitre. Eh bien, le SCEPTICISME A POUR FONDEMENT L’IGNORANCE. Étant donné que l’humanité n’a pas ouvert le Mental Intérieur, étant donné que l’humanité est uniquement prise par le Mental Sensoriel (qui élabore ses concepts exclusivement avec les données apportées par les Cinq Sens), indiscutablement, personne ne peut rien savoir sur le Réel.
Comment le Mental Sensoriel pourrait-il connaître le Réel, s’il n’est pas programmé pour le Réel ? Il est programmé pour le Monde Mystique Sensoriel, externe, mais pas pour les Perceptions Extrasensorielles, pas pour l’évidence de l’Être.
Le scepticisme est une caractéristique particulière de l’Égo et du Mental Sensoriel, un fonctionnement de base du Mental Sensoriel et de l’Égo. Quand on ouvre le Mental Intérieur, le scepticisme s’arrête.
Mais pour ouvrir le Mental Intérieur, il faut apprendre à PENSER PSYCHOLOGIQUEMENT. Celui qui sait Penser Psychologiquement désintègre l’Égo et alors le Mental Intérieur reste ouvert.
Le Mental Intérieur fonctionne strictement avec les données de la Conscience, avec les données des Centres Supérieurs de l’Être. C’est pourquoi il a directement accès au Réel, à la Vérité. Mais le Mental Sensoriel, il est impossible qu’il puisse avoir accès au Réel.
Nous devons nous protéger de la Doctrine des Saducéens (le Mental Sensoriel) et de la Doctrine des Pharisiens qui se rendent à leurs rites, à leurs cultes, etc., mais n’ont jamais l’intention de travailler sur eux-mêmes.
Si on s’écarte de la Doctrine des Saducéens et de la Doctrine des Pharisiens et qu’on apprend à penser Psychologiquement, on dissout l’Égo et ensuite on finit par ouvrir le Mental Intérieur. Et celui-ci nous donne une évidence du Réel ; celui-ci nous fournit les données du Savoir de l’Être ; il nous permet d’expérimenter tout ce qui est, ce qui a été et ce qui sera ; alors surgit la FOI, qui n’est rien d’autre que la SAGESSE VÉRITABLE, authentique.
Question. Vous nous disiez à l’instant, Maître, que lorsqu’on éveille la Conscience et qu’on élimine les égos, on peut alors voir les Anges, tous les Êtres Supérieurs. Alors, ayant fait cela, par exemple, pourrait-on parler avec Jésus de Nazareth, par exemple ?
Maitre. Jésus de Nazareth est un Maître qui a pu parvenir à la Résurrection. Près de lui, il y a beaucoup d’autres Maîtres Ressuscités ; ET TOUTE PERSONNE QUI EST ÉVEILLÉE PEUT ENTRER EN CONTACT AVEC CES MAÎTRES qui forment le Cercle Ésotérique de l’Humanité Divine. Mais, il faut être éveillé pour entrer en contact de façon consciente.