I - PSYCHOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE GNOSTIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Transformation des impressions
Notre thème sera relatif à la transformation de soi-même.
Dans notre dernière conférence, nous avons beaucoup parlé de « l’importance de la vie en elle-même ». Nous avons dit aussi : « Un homme est ce qu’est sa vie et celle-ci est comme un film ; en se désincarnant, nous l’emmenons pour la revivre de façon rétrospective dans le Monde Astral ; et en revenant, nous la ramenons pour la projeter à nouveau sur le tapis du Monde Physique. »
Il est clair que la Loi de Récurrence existe et que tous les événements se répètent ; que tout revient réellement pour se reproduire comme c’est arrivé auparavant, avec en plus les bonnes et les mauvaises conséquences, c’est évident.
Or, l’important c’est de RÉUSSIR LA TRANSFORMATION DE SA VIE, et c’est possible si on se le propose profondément.
« Transformation » signifie qu’une chose change en une autre, différente. Il est logique que tout soit susceptible de changements.
Il existe des transformations de la matière qui sont très connues. Personne ne pourrait nier, par exemple, que le sucre se transforme en alcool et que l’alcool, à son tour, se convertit en vinaigre par l’action de ferments (c’est la transformation d’une substance moléculaire en une autre substance moléculaire), vous le savez… Dans la nouvelle chimie des atomes et des éléments, le radium, par exemple, se transforme lentement en plomb.
Les Alchimistes du Moyen Âge parlaient de la « TRANSMUTATION DU PLOMB EN OR ». Cependant, ils ne faisaient pas toujours allusion à la question métallique, purement physique. En général, ils voulaient indiquer par cette expression, la transformation du « plomb » (celui de la personnalité) en « Or de l’Esprit ». Il convient donc de réfléchir à toutes ces choses.
Dans les Évangiles, l’idée de l’HOMME TERRESTRE (que l’on compare à une semence capable de croître) a aussi la même signification que l’idée de Renaissance d’un homme qui « naît une autre fois ». Cependant, il est évident que « si le grain ne meurt pas, la plante ne peut naître ». Dans toute transformation, existent MORT et NAISSANCE ou MORT et RÉSURRECTION, vous le savez.
Dans la Gnose, nous considérons l’homme comme une usine à trois étages qui absorbe normalement trois aliments. L’ALIMENT commun correspond normalement à l’étage inférieur de l’usine (en ce qui concerne l’estomac). L’AIR, naturellement, se trouve au deuxième étage car il est en relation avec les poumons ; et les IMPRESSIONS, indubitablement, sont en relation intime avec le cerveau ou troisième étage (c’est une question d’observation, n’est-ce-pas, mes frères ?).
Les aliments que nous mangeons subissent des transformations successives, c’est indiscutable. Le processus de la vie en lui-même, par lui-même, est la transformation. Chaque créature de l’univers vit grâce à la transformation d’une substance en une autre.
Un végétal, par exemple, transforme l’air, l’eau et les sels de la terre, en de nouvelles substances vitales, en éléments utiles pour nous, comme le sont par exemple les noix, les fruits, les pommes de terre, les citrons, les haricots, les petits pois, etc. Ainsi, tout est donc TRANS-FOR-MA-TION.
Par l’action de la lumière solaire, nous obtenons les ferments variés de la Nature. Il est indiscutable que la pellicule sensible de la vie (qui s’étend normalement sur la surface de la Terre) conduit toute LA FORCE UNIVERSELLE vers l’intérieur même du monde planétaire sur lequel nous vivons.
Mais chaque plante, chaque insecte, chaque créature (même « l’animal intellectuel » erronément appelé « homme ») absorbe, assimile certaines Forces Cosmiques, ensuite les transforme et les retransmet inconsciemment aux couches inférieures de l’organisme planétaire.
Ces Forces transformées sont en intime relation avec toute l’économie de cet organisme planétaire sur lequel nous vivons. Indubitablement, chaque créature, selon son espèce, transforme des Forces déterminées qu’elle retransmet ensuite à l’intérieur de la Terre, pour l’économie du monde. Les autres créatures, les différentes espèces (les plantes, etc.) accomplissent aussi la même fonction.
En effet, en tout, il existe une transformation. Ainsi, l’épiderme de la Terre est un organe de transformation.
Quand nous mangeons un aliment, si nécessaire pour notre subsistance, celui-ci est transformé (par étapes, bien sûr) en tous ces éléments vitaux si indispensables à notre existence même. Qui réalise en nous ce processus de transformation des substances ? Le CENTRE INSTINCTIF.
Comme ce centre est sage ! Réellement, nous sommes étonnés de la sagesse de ce centre ! La digestion en elle-même, mes chers frères, est une transformation.
Tout le monde peut voir que la nourriture prise par l’estomac (c’est-à-dire la partie inférieure de cette usine à trois étages qu’est l’organisme humain) se transforme. Si un aliment, par exemple, passait par l’estomac sans se transformer, l’organisme ne pourrait pas assimiler ses principes (ses vitamines, ses protéines) ; cela provoquerait simplement une indigestion.
Ainsi donc, nous allons peu à peu réfléchir à cette question et nous allons comprendre la nécessité de passer par une transformation.
Il est clair que les aliments physiques se transforment, mais il y a quelque chose qui nous invite beaucoup à la réflexion : il n’existe pas de transformation adéquate, par exemple, pour les impressions ; dans les desseins de la Nature proprement dite, il n’est aucunement nécessaire que « l’animal intellectuel » erronément appelé « homme », transforme réellement les impressions.
Mais, un homme peut transformer lui-même ses impressions s’il possède, naturellement, une Connaissance Ésotérique profonde et s’il comprend le pourquoi de cette nécessité (ce serait magnifique de TRANSFORMER LES IMPRESSIONS).
La majorité des gens, comme vous l’avez vu sur le terrain de la vie pratique, croient que ce monde physique va leur donner exactement ce qu’ils désirent et ce qu’ils cherchent ; et voilà, mes chers frères, une terrible erreur. La vie en elle-même pénètre en nous, dans notre organisme, sous forme de simples impressions.
Ce que nous devons comprendre en premier, c’est la signification de ce Travail Ésotérique en intime relation avec la question des impressions. Il est vrai que nous devons les transformer ! ET NOUS NE POURRIONS, réellement, TRANSFORMER NOTRE VIE, SI NOUS NE TRANSFORMIONS PAS LES IMPRESSIONS qui parviennent à notre mental. Il est donc urgent que ceux qui écoutent cette cassette réfléchissent à ce que nous sommes en train de dire ici.
Ce que nous appelons la « vie extérieure » n’existe pas réellement ; et vous voyez que nous sommes en train de parler de quelque chose de très révolutionnaire, car tout le monde croit que le physique c’est le réel. Mais si nous approfondissons un petit peu plus, en réalité ce que nous recevons à chaque instant, à chaque moment, ce sont de pures impressions. Lorsque nous voyons une personne qui nous est agréable ou qui nous est désagréable, la première chose que nous captons, ce sont des impressions de cette nature, n’est-ce pas. Cela, nous ne pouvons pas le nier.
LA VIE EST, pour ainsi dire, UNE SUCCESSION D’IMPRESSIONS (et non, comme le croient beaucoup « d’ignorants instruits », une chose solide, physique, de type exclusivement matériel). La réalité de la vie, ce sont ses impressions.
Il est clair que l’idée que nous sommes en train d’émettre par le biais de cet enregistrement est certainement très difficile à saisir, à appréhender ; cela constitue un point crucial très difficile à comprendre.
Il est possible que vous qui êtes en train de m’écouter, vous ayez la certitude que la vie que vous menez existe comme telle et non comme ses impressions. Vous êtes tellement influencés par le monde physique que vous pensez ainsi, évidemment.
La personne que nous voyons assise là, par exemple, sur une chaise (avec tel ou tel vêtement de couleur), celle qui nous sourit plus loin, celle qui est si sérieuse, etc., c’est pour nous quelque chose de réel, n’est-ce pas ? Mais si nous méditons profondément sur tout ce que nous voyons, nous arrivons à la conclusion que le réel, ce sont les impressions.
Celles-ci, comme je l’ai déjà dit, parviennent évidemment au mental par les fenêtres des cinq sens ; si par exemple nous n’avions pas d’yeux pour voir, ni d’oreilles pour entendre, ni le sens tactile pour toucher, ni l’odorat pour sentir, etc., ou ne serait-ce que le goût pour savourer les aliments qui entrent dans notre organisme, ce que nous appelons le monde physique existerait-il seulement pour nous ? Bien sûr que non, absolument pas !
La vie nous parvient donc sous forme d’impressions et c’est ici, et précisément ici, qu’existe la possibilité de travailler sur nous-mêmes.
Avant tout (si nous voulons le faire), il faut donc comprendre le travail que nous devons faire. Si nous ne faisions pas correctement ce travail, comment pourrions-nous obtenir une transformation psychologique en nous-mêmes ?
Il est évident que le travail que nous allons réaliser sur nous-mêmes doit se faire sur les impressions que nous recevons à chaque instant, à chaque moment. Et à moins de le saisir, ou disons de le capter, nous ne comprendrons jamais la signification de ce qu’on appelle, dans le travail, le « PREMIER CHOC CONSCIENT ».
Le « choc » est en relation avec ces impressions qui sont tout ce que nous connaissons du monde extérieur, que nous recevons, que nous prenons comme si c’était les véritables choses, les véritables personnes. Nous devons donc transformer notre vie et celle-ci est interne.
Donc, en voulant transformer les aspects psychologiques de notre existence, nous devons évidemment travailler sur les impressions qui entrent en nous, c’est clair.
Pourquoi appelons-nous le travail sur la transformation des impressions le « Premier Choc Conscient » ? Pour une seule raison, mes chers frères gnostiques, pour une seule raison : parce que simplement c’est une chose qu’en aucune manière nous ne pourrions effectuer de façon purement mécanique. Cela n’arrive jamais mécaniquement, il faut faire un EFFORT AUTOCONSCIENT.
Il est clair qu’un aspirant gnostique qui commence à comprendre ce type de travail, commence évidemment, pour cette raison, à cesser d’être un homme mécanique servant exclusivement les intérêts de la Nature, une créature absolument endormie qui n’est rien d’autre, simplement, qu’un « employé » de la Nature, au service de son économie à elle, laquelle ne sert réellement, en aucune façon, les intérêts de notre propre Autoréalisation Intime.
Si vous commencez maintenant à comprendre la signification de tout ce que nous sommes en train d’enseigner dans cette cassette, si vous réfléchissez à présent à la signification de tout ce qu’on vous enseigne à faire par la voie, disons, de l’effort individuel (en commençant par l’OBSERVATION DE SOI-MÊME), vous verrez sans doute, mes chers frères gnostiques, que l’aspect pratique du Travail Ésotérique est totalement en relation avec la transformation des impressions et ce qui, naturellement, résulte de celles-ci.
Le travail, par exemple, sur les ÉMOTIONS NÉGATIVES, sur les états d’irritation, sur cette question de l’IDENTIFICATION, sur l’AUTOCONSIDÉRATION, sur les « MOIS SUCCESSIFS », sur le MENSONGE, sur l’AUTOJUSTIFICATION, sur les excuses et sur les ÉTATS D’INCONSCIENCE dans lesquels nous nous trouvons est totalement en relation avec la transformation des impressions et ce qui en résulte.
Il conviendra ainsi, mes chers frères gnostiques, que d’une certaine façon, le travail sur soi-même soit comparé à la DIGESTION (au sens d’une transformation). Je veux que vous réfléchissiez profondément à cela, que vous compreniez donc ce qu’est le « Premier Choc ». Il faut créer un INSTRUMENT DE CHANGEMENT AU LIEU D’ENTRÉE DES IMPRESSIONS (ne l’oubliez pas).
Si grâce à la compréhension du travail, vous pouvez accepter la VIE COMME UN TRAVAIL RÉELLEMENT ÉSOTÉRIQUE, vous serez alors en état constant de RAPPEL DE VOUS-MÊMES.
Cet État de Conscience de soi vous mènera naturellement sur le terrain vivant de la transformation des impressions et, ainsi, normalement (ou pour mieux dire, « supra-normalement ») sur celui d’une vie différente, par rapport à ce qui vous concerne naturellement.
C’est-à-dire que la vie n’agira plus sur vous tous, mes chers frères, comme elle le faisait auparavant : vous commencerez à penser et à comprendre d’une manière nouvelle, ce qui est, bien sûr, le début de votre propre transformation ; parce que tant que vous continuerez à penser de la même manière, à prendre la vie de la même manière, il est clair qu’il n’y aura aucun changement en vous.
Transformer les impressions de la vie, c’est se transformer soi-même, mes chers frères gnostiques, et seule une manière de penser totalement nouvelle peut l’effectuer. Alors, tout ce travail consiste donc exclusivement en une forme, disons, radicale de transformation. Si on ne se transforme pas, on n’obtient rien.
Vous comprendrez que la vie exige, naturellement, que nous réagissions continuellement. Toutes ces réactions forment notre vie, notre vie personnelle. Changer notre vie n’est pas simplement changer les circonstances purement extérieures, c’est changer réellement nos propres réactions.
Mais si nous ne voyons pas que la vie extérieure nous arrive comme de simples impressions qui nous obligent sans cesse à réagir d’une manière, dirons-nous, plus ou moins stéréotypée, nous ne verrons pas où commence le point qui, réellement, rend notre changement possible et où il est possible de travailler.
Si les réactions qui forment notre vie personnelle sont presque toutes de type négatif, alors notre vie sera aussi négative. La vie consiste principalement en une série successive de réactions négatives que l’on donne sans cesse en réponse aux impressions qui parviennent au mental.
Ensuite, notre tâche consiste à transformer les impressions de la vie, afin qu’elles ne provoquent pas ce type de réactions négatives auxquelles nous sommes tant accoutumés. Mais pour y arriver, nous devons nous AUTO-OBSERVER d’instant en instant, de moment en moment. Il est donc urgent d’étudier nos propres impressions.
Ensuite, on peut laisser ou non les impressions parvenir à notre mental d’une manière mécanique, négative ; si on ne les laisse pas faire, cela équivaut à commencer à vivre plus consciemment. C’est-à-dire qu’on peut se permettre, s’offrir le luxe de laisser les impressions nous arriver mécaniquement, mais si on ne commet pas une telle erreur, si on transforme nos impressions, on commence alors à vivre consciemment. C’est pour cela qu’on parle de « Premier Choc Conscient ».
Le Premier Choc Conscient réside précisément dans la transformation des impressions qui parviennent au mental. Si on ne parvient pas à transformer les impressions qui arrivent au mental, au moment même de leur entrée, on peut toujours travailler sur leur résultat et empêcher, c’est clair, qu’elles produisent leurs effets mécaniques qui sont généralement toujours désastreux à l’intérieur de notre psyché.
Tout cela requiert d’avoir un sentiment défini, une vibration définie pour le travail, une valorisation de l’Enseignement. Cela signifie que ce Travail Ésotérique Gnostique doit se faire du point, pour ainsi dire, où entrent les impressions et à partir duquel elles sont réparties mécaniquement, à leur place habituelle dans la Personnalité, pour provoquer les anciennes réactions.
Je veux que vous arriviez à comprendre un petit peu plus. Je vais essayer, disons, de simplifier, afin que vous puissiez comprendre. Je vais prendre un exemple : si nous jetons une pierre dans un lac cristallin, nous voyons qu’elle produit des impressions dans le lac ; et la réponse à ces impressions (provoquées par la pierre), ce sont les réactions. Celles-ci se manifestent sous forme d’ondes qui vont du centre à la périphérie, n’est-ce pas ? Eh bien maintenant, mes chers frères gnostiques, appliquez cet exemple au mental.
Imaginez-le, un moment, comme un lac. Soudain, apparaît l’image d’une personne. Cette image est comme la pierre de notre exemple : elle arrive au lac du mental, alors le mental réagit sous forme de réactions (ce sont les impressions qui produisent l’image qui arrive au mental ; les réactions sont la réponse à ces impressions).
Si vous lancez une balle contre un mur, le mur reçoit l’impression ; et alors vient la réaction qui consiste donc en ce que, inconsciemment, la balle retourne vers celui qui l’a envoyée. Bon, il se peut qu’elle n’y arrive pas directement, mais de toutes manières, la balle rebondit et c’est une réaction, n’est-ce pas ?
Le monde entier est formé par des impressions : par exemple, nous parvient l’image d’une table (c’est une image qui arrive à notre mental à travers les sens) ; nous ne pouvons pas dire que la table est venue, que la table s’est mise dans notre cerveau, ce serait absurde ; mais par contre, l’image de la table nous est parvenue, alors notre mental réagit immédiatement, en disant : « C’est une table et elle est en bois ou elle est en métal », etc. Je crois que vous me comprenez, n’est-ce pas ?
Mais cependant, il y a des impressions qui ne sont pas très agréables. Par exemple, les paroles de quelqu’un qui nous insulte ne sont certes pas tellement belles, à ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Pourrions-nous, disons, transformer les paroles d’une personne qui nous insulte ? Non, les paroles sont ce qu’elles sont. Alors que pourrions-nous faire ? Transformer les impressions que nous produisent de telles paroles. C’est possible, en effet, et l’Enseignement Gnostique nous enseigne à cristalliser la SECONDE FORCE (c’est-à-dire le CHRIST en nous), grâce à un postulat qui dit « IL FAUT RECEVOIR DE BONNE GRÂCE LES MANIFESTATIONS DÉSAGRÉABLES DE NOS SEMBLABLES ».
Voilà donc la manière de transformer les impressions que produisent en nous les paroles d’une personne qui nous insulte : « Recevoir de bonne grâce les manifestations désagréables de nos semblables ».
Ce postulat nous conduira naturellement à la cristallisation de la Seconde Force (c’est-à-dire le CHRIST en nous) ; il fera que le Christ vienne en nous. C’est un postulat sublime, ésotérique à cent pour cent.
Or, si nous ne connaissons que les impressions du monde physique, alors le monde physique proprement dit n’est pas aussi externe que les gens le croient. C’est avec juste raison qu’Emmanuel Kant a dit : « L’extérieur est l’intérieur ».
Donc, si c’est l’intérieur qui compte, alors nous devons transformer l’intérieur (les impressions sont intérieures).
Ainsi, tout ce que nous voyons, tous les objets, les choses existent à l’intérieur de nous sous forme d’impressions. Si par exemple nous ne transformons pas les impressions, rien ne changera en nous.
La luxure, la convoitise, la haine, l’orgueil, etc., existent sous forme d’impressions dans notre psychisme et elles vibrent incessamment ; et le RÉSULTAT MÉCANIQUE de ces impressions, ce sont tous ces ÉLÉMENTS INHUMAINS que nous portons en nous, que normalement nous avons appelés Moi ou Mois et qui, dans leur ensemble, constituent le moi-même, le soi-même, n’est-ce pas ?
Supposons qu’un individu, par exemple, voit une femme provocante et qu’il ne transforme pas ses impressions ; le résultat sera que celles-ci (de type naturellement luxurieux) feront naître en lui le désir de la posséder. Ce désir est le résultat mécanique de l’impression reçue ; et ce désir va se cristalliser, va prendre forme dans notre psyché ; il se convertit en un agrégat de plus, c’est-à-dire en un élément inhumain, en un nouveau Moi de type luxurieux qui vient se joindre à la somme (qui existe déjà) des éléments inhumains qui, dans leur totalité, constituent l’EGO, le moi-même, le soi-même.
Mais, nous allons donc continuer à réfléchir… En nous, existent la colère, la convoitise, la luxure, l’envie, l’orgueil, la paresse et la gourmandise.
La COLÈRE. Pourquoi ? Parce que beaucoup d’impressions sont arrivées en nous, à l’intérieur de nous et nous ne les avons jamais transformées. Donc, le résultat mécanique de ces impressions de colère, ce sont les Mois qui existent encore, qui vivent dans notre psyché et qui nous font donc constamment ressentir de l’irritation.
La CONVOITISE. Indubitablement, beaucoup de choses ont éveillé en nous la convoitise : l’argent, les bijoux, les choses matérielles de toutes sortes, etc. Réellement, ces choses, ces objets sont parvenus en nous sous forme d’impressions. Nous avons commis l’erreur de ne pas avoir transformé ces impressions en une chose différente, par exemple, en admiration pour la beauté ou en altruisme ou en joie pour le propriétaire de telle ou telle chose, enfin… Et alors ? Eh bien, ces impressions non transformées se sont converties naturellement en Mois de convoitise que nous portons maintenant en nous.
Quant à la LUXURE, je l’ai déjà dit : différentes formes de luxure sont parvenues en nous sous forme d’impressions ; c’est-à-dire que des images de type dirons-nous érotique, ont surgi à l’intérieur de notre mental et nous y avons réagi par la luxure. Alors, étant donné que nous n’avons pas transformé ces ondes luxurieuses, ces vibrations luxurieuses, ces impressions, ce ressenti luxurieux, cet ÉROTISME MALSAIN, pas bien compris (parce que j’ai déjà dit que l’ÉROTISME bien compris est SAIN), le résultat ne s’est pas fait attendre : il a été complètement mécanique et de nouveaux Mois sont nés dans notre psyché (de type morbide, bien sûr).
Par conséquent, aujourd’hui il nous incombe de travailler sur les impressions que nous avons en nous et sur leurs résultats mécaniques.
Nous avons en nous des impressions de colère, de convoitise, de luxure, d’envie, d’orgueil, de paresse, de gloutonnerie, etc., et j’en passe. Nous avons aussi, en nous, les résultats mécaniques de ces impressions : des tas de Mois querelleurs et criards qu’il nous faut maintenant COMPRENDRE et ÉLIMINER.
Tout le travail sur notre vie porte donc sur le fait de savoir transformer les impressions et aussi de savoir éliminer, disons, les résultats mécaniques des impressions non transformées dans le passé.
Le monde extérieur, à proprement parler, n’existe pas ; ce qui existe, c’est ce qui est interne. Les impressions sont intérieures et les réactions à ces impressions sont de type, disons, complètement intérieur. Personne ne pourrait me dire qu’il est en train de voir un arbre en lui-même ; il verra l’IMAGE DE L’ARBRE, mais non l’arbre. « LA CHOSE EN SOI (comme disait Emmanuel Kant), personne ne la voit » ; on voit l’image de la chose. C’est-à-dire que surgissent en nous des impressions à propos d’un arbre, d’une chose. Celles-ci sont internes ; elles sont en nous ; elles sont dans le mental.
Si par exemple, quelqu’un ne modifie pas ses propres impressions internes, le résultat mécanique ne se fait pas attendre : c’est la NAISSANCE DE NOUVEAUX « MOIS » qui viennent asservir encore plus notre Essence, notre Conscience ; qui viennent intensifier, disons, le rêve dans lequel nous vivons.
Quand on comprend que, réellement, tout ce qui existe au-dedans de nous-mêmes (en relation avec le monde physique) n’est rien d’autre que des impressions, on comprend aussi la nécessité de transformer ces impressions ; et quand on le fait, il se produit une totale transformation de soi-même.
Il n’y a rien de plus douloureux, par exemple, que la calomnie ou les paroles d’une personne qui nous insulte ; mais si on est capable de transformer les impressions que produisent en nous de telles paroles, eh bien celles-ci restent alors sans aucune valeur, c’est-à-dire qu’elles restent comme un chèque sans provision.
Il est certain que les paroles d’une personne qui nous insulte n’ont pas plus de valeur que celle que leur accorde celui qui est insulté. Si la personne qui est insultée n’accorde pas de valeur à de telles paroles, celles-ci restent sans valeur (je répète, même si je suis fatigué : elles restent comme un chèque sans provision). Quand on comprend cela, on transforme alors les impressions occasionnées par ces paroles en quelque chose de différent : en amour, par exemple, en compassion pour la personne qui insulte ; et naturellement, cela signifie « transformation ».
Par conséquent, il nous faut TRANSFORMER sans cesse nos IMPRESSIONS, pas seulement celles du PRÉSENT, mais celles du PASSÉ. Il existe à l’intérieur de nous, de nombreuses impressions (que nous avons commis l’erreur, par le passé, de ne pas avoir transformées) et de nombreux résultats mécaniques provenant de celles-ci, qui sont les fameux Mois que nous devons maintenant désintégrer, annihiler, afin que notre Conscience se libère et s’éveille.
Je veux que vous réfléchissiez plus profondément à ce que je suis en train de vous dire : les choses, les personnes, ne sont rien de plus que des impressions à l’intérieur de vous, à l’intérieur de votre mental. Si vous transformez ces impressions, votre vie se transformera.
Quand il y a, par exemple, de l’ORGUEIL, le fondement en est l’ignorance. De quoi une personne peut-elle se sentir orgueilleuse ? De sa position sociale, de son argent, de quoi ?
Mais, si cette personne pense, par exemple, que sa position sociale est une question purement mentale, que c’est une série d’impressions qui sont arrivées à son mental (des impressions sur son état social ou son argent), quand elle pense que cet état n’est rien de plus qu’une question mentale ou quand elle fait donc une analyse par rapport à l’argent, elle en vient à se rendre compte que celui-ci, en lui-même, existe dans son mental sous forme d’impressions (les impressions que produit l’argent, bien sûr).
Si elle analyse cela à fond, si elle comprend réellement que l’argent et la position sociale et tout le reste ne sont rien de plus que des impressions internes du mental, par le seul fait de comprendre que ce ne sont que des impressions du mental, il y a transformation de celles-ci ; et alors l’orgueil tombe de lui-même, il s’écroule, et c’est l’HUMILITÉ qui naît en nous, d’une manière très naturelle.
Pour continuer ainsi, avec ces processus de transformation des impressions, je poursuivrai avec quelque chose de plus. Si par exemple, l’image d’une femme luxurieuse arrive au mental ou surgit dans le mental (cette image est une impression, évidemment), nous pouvons TRANSFORMER cette impression luxurieuse GRÂCE À LA COMPRÉHENSION.
Il suffirait de penser que cette image est périssable, que cette beauté est, par conséquent, illusoire. Si nous nous souvenions, à cet instant, que cette femme doit mourir et que son corps va devenir poussière dans le tombeau ; si avec l’imagination, nous voyons son corps en état de décomposition à l’intérieur du sépulcre, cela serait plus que suffisant pour transformer cette impression luxurieuse en CHASTETÉ. Ainsi, par cette transformation, il ne surgirait plus (dans la psyché) de Mois de luxure.
Ainsi donc, il convient de transformer les impressions qui surgissent dans le mental, au moyen de la compréhension.
Je crois, mes frères, que vous allez comprendre que le monde extérieur n’est pas aussi extérieur qu’on le croit normalement ; il est intérieur, car tout ce qui nous arrive du monde n’est rien de plus que des impressions internes. Personne ne pourrait mettre un arbre dans son mental, ni une chaise, ni une maison, ni un palais, ni une pierre. Ce qu’il y a dans notre mental, ce ne sont que des impressions, c’est tout ; des impressions d’un monde que nous appelons « extérieur », mais qui en réalité, n’est pas aussi extérieur qu’on le pense.
Il convient donc que nous transformions les impressions par la compréhension. Si quelqu’un nous flatte, nous fait des éloges, par exemple, comment transformer la VANITÉ que cet adulateur pourrait provoquer en nous ? Il est évident que les éloges, les flatteries ne sont rien de plus que des impressions qui arrivent à notre mental et que celui-ci réagit sous forme de vanité. Mais si on transforme ces impressions, la vanité devient impossible.
Alors comment transformer les paroles d’un adulateur, ces impressions causées par la flatterie, de quelle manière ? Grâce à la compréhension !
Quand on comprend réellement qu’on n’est rien de plus qu’une créature infinitésimale qui vit dans un coin de l’Univers, de ce fait, on transforme alors par soi-même de telles impressions de louange ou de flatterie en quelque chose de différent. On convertit ces impressions, disons, en ce qu’elles sont : poussière, nuage de poussière cosmique, parce qu’on comprend sa propre position.
Nous savons bien que notre planète Terre est un grain de sable dans l’espace. Pensons à la Galaxie dans laquelle nous vivons, composée de milliers et de millions de mondes. Qu’est-ce que la Terre ? C’est une misérable particule de poussière dans l’Infini. Et nous ? Des organismes ou quasiment des micro-organismes de cette particule, pour ainsi dire.
Et alors ? Qu’est-ce qui peut surgir en nous avec ces réflexions ? L’HUMILITÉ, bien sûr et celle-ci, évidemment, peut produire une transformation des impressions relatives à la louange, à la flatterie ou à l’éloge, c’est évident ; et comme résultat, nous ne réagirons pas de manière orgueilleuse, n’est-ce pas ? Lorsque nous réfléchissons davantage à cela, nous voyons de plus en plus qu’une complète transformation des impressions est nécessaire.
Tout ce que nous voyons à l’extérieur est à l’intérieur. Mais, si nous ne travaillons pas sur l’intérieur, nous allons sur le chemin de l’erreur parce qu’alors nous ne modifierons pas notre vie. Si nous voulons être différents, nous devons nous transformer intégralement, et si nous voulons nous transformer, nous devons commencer par transformer les impressions.
Voilà la clé de la transformation radicale de l’individu.
Dans la TRANSMUTATION SEXUELLE elle-même, il y a une transformation des impressions. Quand nous transformons les impressions animales, bestiales, en éléments de dévotion, surgit alors (en nous) la transformation sexuelle, la transmutation.
Je crois que vous m’avez compris et, pour aujourd’hui, nous arrêterons donc là cette partie de notre discours. J’espère que ceux qui écouteront cette cassette auront l’amabilité de l’analyser, de la comprendre.