I - PSYCHOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE GNOSTIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Comment Apprendre à Écouter

Avant tout, il est nécessaire d’apprendre à écouter. Très rares, en vérité, sont ceux qui savent écouter. En général, lorsque quelqu’un écoute, il n’écoute pas, car son Moi, son Ego, traduit tout ce qu’il entend dans son propre langage, selon sa propre idiosyncrasie psychologique, selon ses propres critères, résultat, il n’écoute pas.
Les gens, pour pouvoir apprendre à écouter, doivent avant tout éveiller la conscience. Comment quelqu’un pourrait-il Écouter Psychologiquement s’il a la conscience endormie ?
POUR SAVOIR ÉCOUTER, IL FAUT ÊTRE PRÉSENT, et je me demande et je vous demande : êtes-vous sûrs, vous qui êtes ici présents, êtes-vous certains qu’en ce moment vous n’êtes pas en train de déambuler dans votre maison, dans votre atelier, ou dans la campagne ou dans quelque endroit que vous affectionnez ?
Nous voyons toujours les personnes assises, écoutant apparemment, mais comment pourrait écouter celui qui n’est pas « dans sa maison » ?
En général quand on parle de Gnose, ceux qui apparemment écoutent, n’écoutent pas, ils fuient épouvantés… ils vont ici et là, ils voyagent dans leur ville psychologique intérieure. Rappelons-nous qu’à l’intérieur de chacun de nous il y a un Pays Psychologique, une Ville Psychologique. Une chose est un lieu du monde physique, et une autre chose est le lieu psychologique où nous sommes situés. À quel endroit sommes-nous situés, maintenant ? Vous allez dire que vous êtes ici ; c’est peut-être vrai, peut-être pas…
La réalité, c’est qu’il s’avère difficile de savoir écouter, car généralement, la personne qui écoute s’évade, voyage à travers son Pays Psychologique, fuit dans n’importe quelle direction. Résultat : ELLE N’EST PAS « À LA MAISON », et n’étant pas à la maison, qui pourrait écouter ? La personnalité humaine ? Vraiment, elle ne sait pas écouter. Le corps physique ? Il n’est rien d’autre qu’un instrument ! Qui donc écoutera alors ?
Quand on parle de Gnose à une autre personne (et ceci je le dis tout particulièrement à nos Missionnaires), on doit être un peu alertes, car les gens s’enfuient quand ils nous écoutent, ou quand apparemment ils nous écoutent, ils ne sont pas à la maison !
Il y a aussi des gens qui sont pleins d’eux-mêmes. Ces gens ne veulent pas écouter la Parole. Ils n’ont pas « d’espace libre », un petit endroit pour notre parole. Ils sont remplis d’eux-mêmes, de leur suffisance, de leur orgueil, de leur fatuité, de leur vanité, de leurs théories, etc. Alors, la parole n’a pas où entrer… Où entrerait-elle, si ces gens sont pleins d’eux-mêmes ?
Rappelons-nous Jésus et sa naissance : ses parents se rendirent à Bethléem pour le recensement décrété par Hérode. Ils ne trouvèrent pas dans l’hôtellerie une place vide. De même, il n’y a pas dans notre taverne intérieure (parce qu’on doit l’appeler ainsi), une place libre pour la Parole ; elle est occupée la « taverne », elle est occupée l’ « hôtellerie ». Combien cela est grave !
Nous devons tenir l’écuelle du Bouddha, vers le haut, le bol, pour recevoir la Parole christique. Mais, au lieu de faire cela, les gens tournent leur bol vers le bas. Il faudrait d’abord reconnaître notre propre nullité et misère intérieure, pour qu’il y ait dans l’écuelle, dans le bol, le récipient, un endroit… un endroit, oui, pour la Parole. Mais tant que nous serons remplis de nous-mêmes, comment la Parole pourrait-elle entrer en nous ? Ou en d’autres termes, comment pourrions-nous apprendre à écouter, du point de vue psychologique ?
Parce que savoir écouter, logiquement, ou savoir écouter physiquement, dirons-nous, est une chose relativement facile ; mais psychologiquement, comme il est difficile de savoir écouter !
Il faut être dans une attitude réceptive avec le bol vers le haut en attente de l’aliment, ou le récipient, ou l’écuelle, en termes bouddhistes. Mais si le bol est vers le bas, alors comment pourrait entrer l’aliment en nous, comment pourrions-nous le recevoir ?
Ceux qui sont remplis d’orgueil, d’autosuffisance, ceux qui sont farcis de théories, croyez-vous peut-être qu’ils se trouvent dans l’état approprié pour recevoir la Parole ? Avant tout, nous devons reconnaître notre propre nullité et misère intérieure, avant de pouvoir recevoir l’aliment de la Parole ; et il n’est pas possible de recevoir cet aliment si nous ne savons pas écouter.
Nous avons entendu la Parole des milliers, voire des millions de fois, et nous croyons que nous la connaissons, que nous l’avons écouté, mais en réalité et en vérité, nous n’avons pas écouté cette Parole. Un jour parmi d’autres, nous l’écoutons encore et elle nous frappe à nouveau. Mais, si nous l’avions déjà entendu des milliers de fois, pourquoi nous frappe-t-elle de nouveau ? C’est parce que nous l’avons toujours écouté avec la Conscience endormie ; mais un jour quelconque, nous avons la « chance » de l’écouter avec la Conscience éveillée et elle nous frappe comme si c’était quelque chose de nouveau.
Vous voyez combien il est difficile de savoir écouter, vous voyez combien c’est laborieux. Il faut avant tout, être conscients si nous voulons savoir écouter.
Rappelons-nous la tentation de Jésus dans le désert, lorsque Satan lui a dit : « Tous ces royaumes du monde, je te les livrerai, si tu te prosternes et m’adores ». (Voilà la tentation) On demandait donc à Jésus le Christ de tourner l’écuelle vers le bas au lieu de la tourner vers le haut pour recevoir la Parole intérieure qui vient du Très-Haut. On lui demandait de la tourner vers le bas pour prêter l’oreille aux choses extérieures, pour écouter, donc, le monde des sens externes. Ainsi donc, Jésus ne tomba pas. Pourquoi le Grand Kabîr n’est-il pas tombé ? Parce qu’il était toujours alerte et vigilant, comme la sentinelle en temps de guerre. Il tenait son écuelle vers le haut, et non vers le bas. Il était prêt à recevoir l’aliment. Mais s’il avait succombé à la tentation, c’est-à-dire, s’il avait placé son écuelle, son bol, vers le bas, il aurait écouté les paroles externes, les choses qui viennent du dehors, les choses du monde physique, et il n’aurait pas été capable d’Écouter Psychologiquement.
Ainsi mes sœurs et frères bien-aimés, il faut devenir de plus en plus réceptifs à la Parole, nous devons apprendre à Écouter Psychologiquement. Mais je répète : comment pourrions-nous écouter si nous sommes hors de la maison ? Pour pouvoir écouter, il faut être dans sa maison. Qui sont en dehors de la maison ? Eh bien tous les inconscients.
Pouvez-vous être sûrs qu’en ce moment vous m’écoutez ? Pourriez-vous le certifier ? Pourriez-vous m’affirmer, en ce moment, jurer que vous êtes entiers, ou vous déambulez en d’autres lieux ? La crue réalité des faits c’est que lorsque les gens écoutent, ils n’écoutent pas, parce qu’ils se promènent ailleurs, ils sont absents, ils ne sont pas dans leur maison, ils déambulent…
Pourquoi les personnes, les gens, ne se rappellent-ils pas leurs vies antérieures ? Mais comment peuvent-ils s’en rappeler s’ils n’étaient pas à maison ? Quelqu’un peut-il se rappeler par hasard ce qu’il n’a pas expérimenté ?
Être à la maison… Qui sait ce qu’est être à la maison ? Je me réfère à cette maison, à la personne humaine… Normalement, l’Être se promène hors de la maison ; alors comment pourrions-nous nous rappeler de nos existences passées, si nous avons toujours été hors de notre maison ?
Il y a deux choses capitales dans nos études gnostiques : premièrement, RAPPEL DE SOI, c’est-à-dire, de notre propre ÊTRE ; et deuxièmement, RELAXATION DU CORPS.
Se rappeler de soi-même et relaxer le corps, nous devons le faire continuellement. Rappelez-vous que le corps est toujours tendu (les nerfs en tension, les muscles…). Il faut apprendre à nous rappeler de nous-mêmes et à relaxer le corps. Je le fais continuellement, toute la journée, le Rappel de Moi-même et la relaxation de mon corps, que ce soit dans un fauteuil, dans un lit… ou n’importe où. Il est indispensable, pendant la journée, de nous rappeler de plus en plus de nous-mêmes, c’est-à-dire de notre propre ÊTRE.
À cause de l’oubli de l’Être, en réalité et en vérité, les gens commettent beaucoup d’erreurs et sont remplis de théories tellement erronées. Si Laplace, le grand astronome et mathématicien français, ne s’était pas oublié de lui-même, de son propre Être, il n’aurait jamais conçu dans son mental sa théorie, la fameuse théorie de Laplace, cette théorie fausse, absurde, complètement absurde…
Lorsque Laplace présenta sa théorie à Napoléon Bonaparte, lui expliquant comment d’une nébuleuse, sort une planète ou un système solaire, alors Napoléon lui dit : « Et quel est le rôle que vous avez laissé à Dieu ? ». Cyniquement, Laplace lui répondit : « Non Monsieur, je n’ai pas eu besoin de Dieu pour élaborer ma théorie ». Voyez l’autosuffisance !
C’est précisément pour cette raison, parce qu’il a oublié son Être intérieur profond, qu’il a pu élaborer cette théorie, cette théorie fausse ; car aucun astronome de la planète Terre n’a jamais, au grand jamais, vu avec ses propres yeux, une planète sortir ou émerger d’une nébuleuse. Ainsi cela n’est pas démontré ; cependant, beaucoup de sots l’ont admis comme un dogme de foi. Si Laplace ne s’était pas oublié lui-même, il n’aurait pas élaboré cette théorie absurde.
Par là-bas il y a un sot qui jeta une goutte d’huile dans un verre d’eau. Avec un petit bâton, il décida de faire tourner la goutte d’huile : il se forma des anneaux qui continuèrent à tourner autour de la goutte centrale… Il dit alors : « Voilà, ainsi s’est formé l’Univers ! ». Si on lui demande : « Et alors quoi ? Et Dieu ? ». « Je n’ai pas eu besoin de Dieu, regardez comme il se forme. »
Mais quel idiot, il ne se rend pas compte que dans sa théorie il remplit lui-même le rôle de Dieu, quand par ce mouvement, il fait tourner cette huile, les gouttes d’huile autour du noyau central.
Cependant il est tellement idiot qu’il ne se rend pas compte qu’il a fallu une « intelligence » pour bouger sa main ; il a joué le rôle [de Dieu], momentanément. Parce que d’elle-même la goutte d’huile ne tournerait pas, ni s’étendrait en forme d’anneaux. Il a fallu une main qui la fait bouger, ou une impulsion intelligente. Mais ce cynique, cet idiot joue le rôle de Dieu et cependant, il nie Dieu.
Ainsi sont les gens, bêtes, quand ils s’oublient eux-mêmes. En ce qui me concerne, merci à Dieu, je ne me suis pas oublié moi-même, de mon propre Être. C’est pourquoi je dis que la nébuleuse de Laplace, et sa théorie nébulaire, est fausse.
Je vais plus loin, je suis avec Sababath, avec Sabathat. Qu’est-ce donc ? Direz-vous. (Diamahath […] je ne commets aucun crime). C’est l’Intelligence directrice, formée par, dirons-nous, le Dabaoth, par l’Armée de la Parole.
Comment l’Univers a-t-il surgi ? D’une nébuleuse ? Ce n’est pas vrai, ne dites pas de fausseté ! Il a surgi de Sababath, de la Substance-Mère, le Chaos, la Mula-Prakriti, diraient les Hindous ; cela est évident. Que certains Rituels, tantriques assurément, aient été célébrés à l’aube du Mahamanvantara, c’est certain.
Évidemment, les Élohim qui ensemble constituent le Dabaoth, cet Armée de la Parole, se sont dédoublés eux-mêmes à la façon de l’Androgyne divin. Et en se dédoublant eux-mêmes en mâles-femelles, ils devinrent suffisamment préparés pour féconder la matière chaotique.
C’est ainsi que l’Isis et son Principe masculin accomplirent alors une copulation de type chimico-métaphysique, pour féconder la matière chaotique, pour féconder Sababath, le Chaos.
Alors, ils séparèrent les « Eaux supérieures » (du Chaos) des « Eaux inférieures ». Et les Supérieures furent fécondées par le Feu, elles s’élevèrent par l’épine dorsale d’Isis (dans un sens collectif) ; elles furent fécondées par le Principe Éternel Masculin, par le Feu. Par la suite, elles retournèrent (postérieurement) au Chaos, afin que le Chaos fût à son tour fécondé, et ainsi surgit la Vie, surgit le semis de tout ce qui est, a été et sera.
Le Tourbillon atomique se produisit partout. Tous les germes de l’existence, les atomes élémentaux, les Germes Élémentaux surgirent ; les mondes surgirent, avec toutes leurs possibilités. Tout cela grâce à Élohim ou aux Androgynes divins, ou à l’Armée des Élohim, pour parler plus clairement. Mais il n’y eut là aucune nébuleuse.
La première forme qui a surgi à l’existence fût l’Univers mental. Beaucoup plus tard, il se cristallisa en une forme astrale, puis en une forme éthérique, et enfin il prit forme physique. Mais il n’y a eu là aucune nébuleuse, comme le dit Laplace. Tout fût un produit du Verbe, tout fût un produit de la Parole…
Si Laplace ne s’était pas oublié lui-même, si au lieu d’élaborer ses théories, il s’était livré à la méditation, il est évident qu’il aurait pu, un jour, revivre les origines de l’Univers, qui sont bien loin des théories de Laplace. C’est la crue réalité des faits !
En sorte que lorsque quelqu’un s’oublie soi-même, il commet des erreurs épouvantables, terribles. Le plus grave, c’est de s’oublier soi-même !
Le Feu est ce qui compte dans n’importe quelle création ; mais une chose est le feu dans le monde physique, et autre chose le Feu dans le Chaos. Évidemment, dans le Chaos, le Feu est une Puissance électrique ayant la possibilité de s’éveiller pour créer.
Ces jours-ci, nous sommes en train de travailler avec la Pistis-Sophia ; et je dis que Pistis-Sophia dans le Chaos est déterminante. Réellement, Sophia est la Sagesse, le Feu, et elle resplendit dans le Chaos. C’est avec raison que l’on dit que « la Lumière sort des ténèbres » et que « le Cosmos sort du Chaos ». Pistis-Sophia, en tant que Feu, resplendit dans le Chaos pour créer et recréer de nouveau. La Divine Sagesse est dans le Chaos et du Chaos elle peut jaillir pour parvenir à l’Æon treize, au « Treize-Serpent », au « Chiffre-Treize-Serpent »…
Ainsi, mes chers sœurs et frères, nous devons réfléchir chaque fois plus. De grandes choses s’ouvrent pour nous, lorsque nous n’oublions pas notre Être, quand on s’en rappelle profondément.
Nous conseillons aux sœurs et frères quotidiennement, que ce soit pour cinq, dix minutes, un moment, une demi-heure, une heure, de se rappeler d’eux-mêmes et qu’assis dans un fauteuil, ils relaxent leur corps, totalement. Un jour ils pourront parvenir à l’Expérience du Réel, par ce chemin. C’est une façon d’agir sur le Centre émotionnel au moyen du Centre moteur. Adoptez ensuite l’attitude du Mental en pleine relaxation, « vivant » l’Être, le sentant, l’expérimentant : réceptif à l’Être, cela est fondamental.
La personnalité doit devenir chaque fois plus passive et réceptive à la Parole qui vient d’en haut, du Très-Haut. Cette Parole vient à travers les Centres Supérieurs de l’Être et arrive au Mental. Mais si nous ne sommes pas réceptifs, si nous n’apprenons pas à relaxer et si nous nous oublions nous-mêmes, comment pourrons-nous recevoir les messages qui viennent à travers les Centres Supérieurs de l’Être, de quelle manière ?
Les sœurs et frères doivent comprendre ceci, il est nécessaire de devenir réceptif. Apprendre à recevoir la Parole ; capter sa profonde signification, cela est fondamental. TOUS LES JOURS, NOUS DEVONS NOUS RELAXER ET NOUS RAPPELER DE NOUS-MÊMES, de notre propre ÊTRE ; ainsi avancerons-nous triomphants !
Bon, si un frère ou une sœur veut poser une question, il ou elle peut le faire en toute liberté. Tous ont le droit de poser des questions, tous peuvent poser des questions, sans sortir du sujet. Parle frère!
Question. Cela veut dire, Vénérable Maître, que lorsqu’une personne n’est pas en Rappel de Soi, il est inutile qu’il consulte un Maître pour résoudre une situation, puisqu’il ne va pas savoir l’écouter ?
Maitre. Bien… consulter est nécessaire, mais savoir écouter est indispensable. Ainsi donc, ce n’est pas absurde de consulter. Ce qui est absurde, c’est de ne pas savoir écouter. Y a-t-il une autre question frères ?
Question. Au moyen de l’éducation de la parole, peut-on développer le savoir écouter ?
Maitre. Une chose est de parler et une autre est d’écouter. Si nous ne savons pas écouter, nous n’aurons pas la véritable Connaissance. Pour savoir écouter, il faut être alerte et vigilant, être conscient. Aussi, il faut aussi qu’il y ait un grand équilibre entre Savoir et Comprendre, ou entre la Connaissance et l’Être. Mais écouter est une chose et parler en est une autre. Éduquer la parole, c’est correct, je ne dis pas non, mais il est indispensable de savoir écouter, c’est de cela que nous parlons principalement ce soir : de la Science d’Écouter. Une autre question frères ?
Question. Vénérable Maître, dans certains livres anciens il est dit que le AOM est le Dieu des Gnostiques.
Maitre. Bien c’est que la lettre “A” par exemple, est le Père, le “U”, le fils et le “M”, l’Esprit Saint. De manière que le “AUM” est, dirions-nous… appartient au TEOMERTMALOGOS, il est PROTOTATTVIQUE, de manière évidente. Et évidemment, il symbolise ces TROIS FORCES qui doivent être cristallisées en nous-même, en accord avec la Directrice Transcendante et Transcendantale du SOLEIL SACRÉ ABSOLU. De manière que, n’oublions pas que le AUM est PROTOTATTVIQUE et qu’il appartient a ce qu’il y a de plus élevé; le TEOMERTMALOGOS.
Question. Pourquoi y a-t-il une léthargie du Mental, du Mental matériel… […] le Mental se spiritualise pour pouvoir absorber ainsi la Connaissance […] nous restons comme perplexe […] en la Parole du Maître […]
Maitre. J’ai entendu tes paroles… Indubitablement, il faut savoir écouter. Il faut être en état D’ALERTE PERCEPTION ou D’ALERTE NOUVEAUTÉ : si l’on veut écouter. Mais je le répète : comment celui qui n’est pas « à la maison » pourrait-il savoir écouter ?
Normalement, les gens qui écoutent dans un auditorium un conférencier ont l’habitude de s’échapper ; ils ont de multiples agrégats psychiques inhumains qui vont et viennent en tous sens… Résultat, ils sont là dans l’auditorium, en train d’écouter, mais ne sont pas là, ils entendent sans entendre, parce qu’ils sont en dehors de leur maison.
Si l’on veut savoir écouter, on doit être entier, « unitotal », face au conférencier. Les trois Centres −Intellectuel, Émotionnel et Moteur− doivent être INTÉGRÉS, UNIS. Mais si ces trois centres se trouvent dissociés, l’Intellect d’un côté, l’Émotionnel d’un autre, et le Moteur d’un autre encore, alors on n’est simplement pas en train d’écouter la Parole.
Ainsi, savoir écouter est quelque chose de très difficile et fondamental, car si l’on apprend à écouter, on peut alors recevoir des informations complètes sur le Travail Ésotérique Gnostique.
Il faut tenir compte que la vie pratique, la vie a beaucoup de force. La vie et l’état d’inconscience ont une force terrible. Il semblerait que la vie et l’état d’inconscience de l’humanité ont plus de force encore que la Connaissance Ésotérique Gnostique. Mais ce qui se passe c’est que… les gens sont tellement remplis d’eux-mêmes, je répète, qu’ils ne peuvent recevoir l’information qu’on leur donne à travers la parole. Ils sont pleins, ils ne reçoivent pas l’information complète, c’est-à-dire qu’ils ne savent pas écouter. Ils sont remplis d’eux-mêmes !
Si quelqu’un écoute, s’il apprend à écouter, en état d’alerte perception, d’alerte nouveauté, il parvient aussi à reconnaître, au moyen des données qu’il reçoit, au moyen de la parole qui l’informe, il vient donc à découvrir réellement qu’il est un affligé, un dénudé, misérable et affamé. Il reste alors une place vide pour que la Parole puisse y entrer. Mais tant que l’on se sent PLEIN, tant que l’on se sent suffisant, orgueilleux, que l’on se sent satisfait avec tous ces Egos, comment va-t-on recevoir la Parole ? Il n’y a pas de place libre à l’intérieur de la personne pour que la Parole puisse y être emmagasinée.
Nous devons donc faire que notre « cruche », notre « écuelle », notre « bol », soit tournée vers le haut, ouvert, attendant la Parole, l’aliment qui va nous nourrir, qui va nous orienter. Mais si nous tournons le « bol » vers le bas, comment va-t-il recevoir ? Il ne reçoit pas ; il faut le retourner vers le haut et laisser un espace vide pour que là dans ce « bol », dans ce « bol » arrive la Connaissance. Voyons, frère…
Question. La fausse éducation et la fausse morale, est-ce aussi un obstacle ou constitue un obstacle pour savoir écouter ?
Maitre. Assurément, la fausse éducation fait beaucoup de tort. Je dis que l’éducation que l’on reçoit dans les écoles primaires, au secondaire et à l’université est fausse, parce qu’elle n’est en relation avec aucune des parties autonomes et autoconscientes de l’Être. Étant fausse, elle falsifie effectivement les Cinq Cylindres de la machine et nourrit une foule d’agrégats psychiques inhumains. Un sujet avec une personnalité fausse, bien renforcée, est un sujet qui n’est pas disposé à savoir écouter, qui ne sait pas écouter. Il écoute toujours les voix subjectives, infra-conscientes, infrahumaines, des Cinq Centres de la machine organique. Les seules voix qu’il sache écouter sont celles de la fausse personnalité ; il se sent tellement farci de connaissances, qu’il ne laisse pas un espace vide où un instructeur, ou le Gourou pourrait déposer la Parole. En sorte que la fausse éducation est horriblement préjudiciable. Et quant à la fausse morale, je ne sais pas à quelle morale tu te réfères.
Question. Cette morale, disons, qui est utilisée par les « bonnes personnes », non ?, collés la lettre, à la tradition…
Maitre. Cela ne sert pas ; nous parlons d’éthique révolutionnaire… Parce que la morale est esclave des coutumes et des lieux, des époques. Ce qui est moral dans un pays est immoral dans un autre. Ce qui fut moral à une époque est immoral à une autre époque. Ce qui était moral à un certain moment, est immoral à un autre moment…
Prenons un cas concret : en Chine, par exemple. En Chine, jusqu’à il y a peu de temps, tuer son père parce qu’il était très vieux était considéré comme moral ; et donner les petites filles nouveau-nées aux missionnaires catholiques qui arrivaient là-bas, en échange de timbres-poste, était normal ! Il y a eu là-bas un « curé » qui ramena des centaines de petites filles qu’il avait acquises contre de simples timbres-poste… Normal. Les parents jetaient une petite fille, parce que c’était une fille, à la rue ; comme c’était une fille, elle n’en valait pas la peine, ils la jetaient à la rue. Ils se réjouissaient uniquement lorsque naissait un garçon. Mais quand une fille naissait, ils la jetaient ou l’échangeaient contre des timbres-poste…
Ainsi, où nous mène la morale ? La morale est esclave des coutumes. Nous pourrions citer des milliers de cas, certains très douloureux, voire honteux sur la morale tant vantée. Ainsi donc, la morale est esclave des coutumes, des temps, elle est le résultant de tous les préjugés de l’humanité. Cela ne sert à rien.
Quiconque veut marcher sur le Sentier de l’Autoréalisation Intime de l’Être doit se libérer de la morale. Parlons plutôt d’Éthique révolutionnaire, cela est meilleur. Nous devons apprendre à faire un inventaire de nous-mêmes, pour savoir ce qui nous manque et ce que nous avons en trop, et apprendre aussi à nous servir des vertus. Une vertu, aussi sainte soit-elle, si elle n’est pas à sa place, faire du tort. Il y a beaucoup de saints qui ont fait du tort à l’humanité avec leurs vertus, c’est la crue réalité des faits. Cependant, les vertus sont précieuses, mais celui qui ne sait pas les manier peut de toute évidence faire beaucoup de mal avec ces mêmes vertus. Ne parlons donc pas de morale, parlons d’Éthique révolutionnaire. La morale est inutile, elle nuit à notre développement intérieur. Y a-t-il une autre question ? Voyons frère…
Question. Maître, au sujet de l’écoute, évidemment il faut savoir écouter et il faut être « à la maison » pour pouvoir écouter… Pourriez-vous, Vénérable Maître, nous parler un peu, puisque cela est en relation avec le sujet du « mauvais secrétaire » ?
Maitre. C’est terrible, rien de moins que l’Ego… Tous agissent conformément à leur idiosyncrasie psychologique : résultat, lorsque le conférencier a fini de parler, l’Ego s’est formé son propre concept, mais erroné, car il se fonde sur les préjugés, les peurs et les fausses théories, sur la fausse éducation reçue, etc., etc. etc. et tout ce genre de choses. Le « mauvais secrétaire » fait beaucoup de tort. C’est pourquoi IL NOUS FAUT ÊTRE ALERTES ET VIGILANTS, toujours disposés à recevoir la Parole… alertes, attentifs et présents. Si nous sommes absents, comment pourrions-nous la recevoir ? Je le répète : pourquoi les gens ne se souviennent-ils pas de leurs vies antérieures ? Simplement parce qu’ils ne sont jamais présents, ils ne sont jamais « à la maison » ; le corps meurt et jamais ils n’ont été dans leur « maison ». Comment vont-ils se rappeler leurs vies passées si jamais ils n’ont été à la maison ? Voyons, frère…
Question. Maître, pouvez-vous nous parler de la relation qui existe entre le savoir écouter et la prière ; puisque l’Évangile dit cette phrase : « Quand tu pries, entre dans ta chambre et demande à ton Père, ton Père qui est en secret te répondra ». Donc, savoir, depuis le début, savoir prier et savoir écouter est important ?
Maitre. Elle est très intéressante la question que nous fait le frère. Certainement SAVOIR PRIER ET SAVOIR ÉCOUTER EST INDISPENSABLE, mais il faut SAVOIR PRIER !, voilà la difficulté. Avant tout il faut savoir qu’il y a quatre États de Conscience de base.
Premièrement l’INCONSCIENCE TOTALE de l’individu qui dort dans son lit. L’Ego se promène dans les Mondes Internes aussi inconscient que le corps qu’il a quitté.
Deuxièmement, l’INCONSCIENCE de l’individu qui s’est éveillé et qui s’est levé du lit ; il continue avec les mêmes rêves qu’il avait lorsque son corps était dans un état passif, avec comme seule différence que maintenant LE CORPS EST ACTIF POUR LES RÊVES.
Dans ces deux états inhumains ou infrahumains, il est impossible de faire une prière correcte. Il est évident que non !
Pour pouvoir faire une prière correctement, il faut faire appel à un TROISIÈME ÉTAT DE CONSCIENCE, au Rappel de Soi, de son propre Être. Lorsqu’on se concentre sur notre Père qui est en secret avec la Prière du Seigneur : Notre Père, qui êtes aux Cieux… Évidement on est en train de faire une PRIÈRE CONSCIENTE, qui recevra une réponse consciente. Mais si nous faisons la Prière du Seigneur [le Notre Père], premièrement nous devrons nous concentrer sur notre propre Seigneur intérieur profond, notre ÊTRE ; pas en un Dieu anthropomorphique, dogmatique, comme dans plusieurs sectes mortes, non, mais en la partie supérieure de notre propre ÊTRE. Cette partie transcendantale, c’est le Père que nous portons au fond ; c’est à LUI que nous devons nous diriger.
La prière doit être réflexive. Après le Rappel du Seigneur, qui est notre propre Être intérieur profond, nous méditerons sur chaque parole consciente du Notre Père, sur chaque partie, mot par mot, phrase par phrase, en essayant de comprendre la profonde signification. Une fois la prière terminée, nous nous relaxons encore plus, et dans un état passif, réceptif, avec le mental quiet et en profond silence, nous attendons que vienne la Parole du Père.
Si nous réussissons à l’écouter, s’Il nous donne la réponse, la prière a été bien faite. Mais si nous n’arrivons pas à l’écouter, cela signifie que la prière a été mal faite, elle n’a pas été parfaite.
Chacun doit apprendre à parler avec le Père, avec le Père qui est en secret, face à face, en profonde quiétude et silence. Ainsi devons-nous comprendre la Prière, ainsi devons-nous comprendre la Parole venue du Très-Haut. Cette Parole arrive à nous à travers les Centres Supérieurs de l’Être, mais il faut être en état réceptif pour l’écouter. C’est tout. Voyons, frère…
Question. Maître, souvent, comme vous l’avez dit au début, certaines paroles nous touchent plus profondément que d’autres. Bien… pour pouvoir, en cet instant allonger ce sentiment, cette manière pour pouvoir capter plus, y a-t-il une formule, ou une manière, de pouvoir forcer le mental ? …dans notre Monde Psychologique… Y a-t-il une formule, ou une manière, pour l’allonger?
Maitre. PLEINE ATTENTION CONSCIENTE ! Si on n’a pas la Pleine Attention Consciente, on déambule d’un endroit à l’autre pendant qu’on écoute. Et ainsi, écoutant, nous n’écoutons pas. Jusqu’ici mes paroles, sœurs et frères. Et nous allons maintenant continuer.